VdV 18: la synthèse des pinots

Et alors? Qu’est-ce qui a pinoté dans les verres des vendredistes? Du pinot noir de Bourgogne, d’Alsace, du Jura, du Valais, de Californie, d’Australie et du Languedoc. Mais il y aurait pu y avoir autre chose dans le verre.

Car comme le rappelle Toon, toujours fidèle aux VdV par commentaire, « J’aurais pu vous parler d’un Côte-Rôtie VV 1994 de Guy Bernard qui pinote un max. En effet, on dit des vieilles syrahs de la Blonde qu’elles pinotent. » C’est bien vrai. De nobles syrahs faisant dans la dentelle, voire de vieux nebbiolos traités en douceur peuvent aussi gagner cette limpidité visuelle et aromatique qui nous font dire que ça pinote. Néanmoins, Toon est resté dans la stricte observance avec un Chambertin 1997 du Domaine Trapet, plein de griotte, de truffe et de pivoine.

Iris, de son côté, nous a réservé une belle surprise, non seulement en nous faisant saliver sur une dégustation passée de Romanée-Conti, mais aussi en soulevant le voile, en avant-primeur, sur un pinot noir de son domaine qui fermente joliment dans son fût. Tu nous en gardes une bouteille, dis?

Olif a tenu à nous rappeler, serez-vous surpris, que le pinot profite bien aussi sur des coteaux non-bourguignons. Comme ceux de son cher Jura, d’où il a sorti une cuvée bien spéciale de l’excellent Stéphane Tissot, mais aussi ceux de l’Alsace, dont il a dégusté un vin cher à mon coeur, le pinot noir Les Pierres Chaudes de l’excellent Patrick Meyer. Il nous parle de fraîcheur et de croquant chez Tissot, et accolle les adjectifs diaphane, friand, gracile et… buvable au vin de Meyer. C’est qu’il donne soif, l’Olif!

La finesse et l’ampleur aromatique des pinots d’Alsace a aussi séduit Hubert, le maître de l’Oenothèque, qui regrette toutefois une tendance, présente là aussi, à foncer les pinots et à leur presser le citron un peu fort. N’empêche, il en reste des beaux et clairs, comme celui de Bernard Weber, qui a réussi à garder de la fraîcheur dans son 2003, chaude année s’il en fût une.

Vincent, du Sommelier Virtuel, a continué d’élargir le cercle en allant voir si le pinot noir australien pouvait résister à la chaleur et aux excès Nouveau Monde qui tentent de faire du pinot une bombe. C’est possible, en effet, d’après ce qu’il nous écrit sur un Yering Station 2006: «J’ai enfin trouvé ce vin très représentatif d’un Pinot noir : la limpidité cristalline, une structure légère et souple, une bonne fraîcheur et des beaux arômes.» Je dirais que ça pinotait pas mal dans son verre.

La Bourgogne, ceci dit, avait encore d’autres partisans, outre votre humble serviteur. Marsha, la WineBabe Canado-Californienne, de retour aux VdV après quelques absences bien pardonnables, a pointé un Pernand-Vergelesses du Domaine Rapet, dont elle célèbre l’austérité (c’est un compliment) et la subtilité.

Nouveau venu aux VdV (et on lui souhaite la grande bienvenue), Fred a dégusté en deux temps un Gevrey-Chambertin 2001 du Domaine Tortochot. N’y trouvant guère d’équilibre à la première golée, il s’est repris le lendemain: avec un peu d’oxygénation, le vin pinotait plus, nous dit-il, avec un max de violette et en ayant décollé de la terre qui lui marquait un peu vivement le palais, au premier abord.

Chez Maigremont, on nous a d’abord offert une définition du pinotement:

Quand un vin pinote, on dit qu’il s’exprime avec des arômes typiques de pinots. Ca dépend un peu du gars qui a le nez dans le verre, mais généralement, le pinot donne des arômes élégants et veloutés de cassis, framboise et avec l’élevage d’épices douces.

Dégusté en groupe, le Bourgogne 2006 du Domaine Denis Mortet n’a pas démenti, de ce côté, avec une souplesse, une rondeur et une délicatesse aromatique que les dégustateurs se sont tout de même pris comme une sacrée belle claque. Délicatesse ne veut pas dire faiblesse, faut-il le répéter?

Avec toutes les nuances et les personnalités possibles, je dirais qu’on a bien cerné ce qui fait pinoter le vin en général et le pinot en particulier. Clarté, souplesse, fraîcheur, subtilité… J’en prendrais bien un peu plus, un peu partout. Pas vous?

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6 commentairesLaisser un commentaire

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  5. Excellent synthèse d’un excellent thème ! Merci, Rémy (surtout d’avoir pardonné mon absence).

  6. Content de voir qu’un sujet aussi fédérateur n’est pas passé inaperçu.
    Et bravo Rémy, t’as toujours la plume alerte malgré ton âge canonique 😉
    Je me rattraperai sur la souffrance du mois prochain… Promis!


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