Transhumance 2007, Pierre Gaillard, Domaine Cottebrune, Faugères

«Tiens, un vin de Pierre Gaillard», me suis-je dit en saisissant la très jolie bouteille sur les rayons. Gaillard, un tiers du triumvirat des Vins de Vienne (avec Yves Cuilleron et François Villard), fait de très beaux vins, entre le Roussillon et son Rhône natal, avec un aplomb assez remarquable. Le nom du vin, Transhumance, qui désigne à l’origine les déplacements saisonniers des bergers et gardiens de troupeaux entre les prés estivaux et les pâturages d’hiver, est d’ailleurs un clin d’oeil aux mouvances du vigneron, qui a planté ces vignes à forte densité en 2002, aux abords du village de Faugères, dans l’Hérault.

23.45$? J’achète. Pas l’impression (suite…)

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Note de dégustation: Cornas Paul Jaboulet Aîné 1996 (prise 2)

Ça peut être agréable d’avoir deux bouteilles du même vin à la cave. Ne serait-ce que pour constater les différentes manières dont il peut se présenter. L’année dernière, j’avais écrit une première note de dégustation sur le Cornas 1996 de la maison Paul Jaboulet Aîné, que j’avais trouvé un brin réservé, bien que visiblement pas dépourvu de tonus.

La deuxième bouteille, ouverte il y a quelques jours, a donné une impression bien différente. Beaucoup plus expressif, le nez offrait des odeurs animales assez intense, rattrapées avec l’oxygénation par de très belles notes de réglisse, de cèdre, de café et un peu de baies noires. En bouche, ces éléments se retrouvaient dans un ensemble assez complexe, le café et le cèdre occupant toutefois plus de place, proportionnellement. Des parentés, donc, avec la dégustation précédente, mais dans un tout autre état d’esprit.

La bouche, bien qu’agréable, se montrait tout de même un brin mince. Combinée à la couleur aux reflets un peu orangés, tendait à montrer que le vin était plus près de la fin que de la jeunesse. Il tenait encore bien la route, sur des grillades, mais je n’aurais pas voulu attendre plus pour le déguster. Alors que les vins de Cornas avaient autrefois la réputation de s’ouvrir après une vingtaine d’années, celui-ci ne semble vraiment pas en mesure de vivre au-delà de vingt ans.

Remarquez, peut-être que les cuvées plus recherchées de Clape, Lemenicier, Mathieu Barret, Vincent Paris et autres vignerons renommés de l’appellation auraient plus d’endurance que cette cuvée « générique » réunissant des raisins provenant de diverses parcelles. J’attendrai encore un moment avant d’ouvrir le 1998 de Clape.

Déguster ce vin, soit dit en passant, est un acte empreint d’une certaine nostalgie, puisqu’il s’agit du dernier millésime supervisé par Gérard Jaboulet, qui avait donné une impulsion remarquable au domaine familial vieux de presque deux siècles. Son décès subit et prématuré, en 1997, avait visiblement suscité un certain désarroi au sein de la maison, dont les vins des quelques millésimes suivants avaient été assez mal reçus, la qualité n’étant plus la même, en particulier pour les cuvées les plus réputées du domaine, l’Hermitage La Chapelle en tête.

Cette dure période explique en bonne partie comment le domaine a pu en venir à être racheté par la famille Frey, propriétaire du Château La Lagune, à Bordeaux, et de la maison champenoise Billecart-Salmon. Quel effet ce changement de mains aura-t-il sur la maison rhodanienne? Elle lui a déjà permis un niveau d’investissement renouvelé. Pour le reste, laissons le temps au temps.

Note de dégustation: Cornas Paul Jaboulet 1996

Ça fait quelques jours que je tourne autour de cette note de dégustation, sans parvenir à la finir. En partie parce que la venue de Sir Paul à Québec m’a distrait quelque peu et tenu bien occupé dans mon travail au Soleil, mais aussi parce que j’avais du mal à bien trouver les mots pour décrire ce que j’avais bu.

Le Cornas 1996 de Jaboulet (la version « tout court », plutôt que le Cornas Domaine de Saint-Pierre), ouvert samedi soir lors d’un dîner familial, s’est en effet avéré (suite…)

Published in: on 23 juillet , 2008 at 5:34  Comments (1)  
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La marsanne en solo

J’affectionne depuis de nombreuses années un blanc très agréable de l’État de Victoria, en Australie: la marsanne de Tahbilk, établissement dont les origines remontent au 19e siècle et qui s’appelait jusqu’à récemment Château Tahbilk. Était-ce un élan d’égalitarisme qui a fait abattre le château? Le vin, en tout cas, n’a rien perdu de son élégance et de sa distinction.

La marsanne millésime 2004, qui commence à prendre quelques beaux reflets dorés, exprime de beaux arômes de miel, de pain grillé, d’abricot et de carambole. En bouche, (suite…)

Le vin parfait pour le ragoût de pattes

Le ragoût de pattes et de boulettes, grand classique du temps des Fêtes, se trouve drôlement délaissé dans les recommandations de vins et mets. Ni le guide de François Chartier, ni celui de Michel Phaneuf ne font de suggestion à cet effet. Et sur Internet, je n’ai guère trouvé que deux recommandations sur le ragoût de boulettes, dans un article du site Jobboom (!), celles de Frédéric Gauthier, sommelier à l’Utopie, à Québec, et de Jessica Harnois, ex-sommelière du Globe, à Montréal, aujourd’hui à l’emploi de la SAQ.

Étant toujours prêt à me sacrifier pour la bonne cause, j’ai donc fait quelques tests (suite…)

Dégustation: Hermitage 1991, E.Guigal

C’était avec un grand plaisir que j’avais trouvé cette bouteille à Camden, dans le Maine, il y a quatre ou cinq ans. Ayant commencé à mettre des bouteilles à la cave il y a à peine plus d’une dizaine d’années, le 1991 était parti des étagères avant que j’aie pu penser l’acheter. Et puisque l’année est significative, le fait de retrouver une bouteille de ce millésime était un hasard particulièrement appréciée.

Depuis, je la gardais pour un anniversaire, que nous avons célébré samedi soir. Et hier midi.

En effet, j’avais sorti la bouteille un peu tard, samedi. Et puisque le vin montrait un dépôt important et surtout, très, très fin, je n’ai d’abord réussi (suite…)

Published in: on 19 novembre , 2007 at 7:06  Laissez un commentaire  
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