Cette semaine, à Bien dans son assiette, l’émission de radio sur l’alimentation à laquelle j’ai le plaisir d’être chroniqueur, chaque semaine, à la première chaîne de Radio-Canada, nous avons eu le plaisir de passer toute une heure à parler (et déguster) des huîtres en compagnie d’un expert en la matière, David McMillan, du restaurant Joe Beef, à Montréal. On a beaucoup appris – et bien goûté, aussi, puisque David avait amené plusieurs variétés d’huîtres à déguster, de la Côte Ouest comme de la Côte Est. (Si vous voulez écouter le tout, c’est disponible en ligne – émission du 30 novembre.)
Si ma chronique se concentre habituellement sur les livres gourmands, on m’avait aussi demandé de proposer des accords vins et huîtres. Un vrai plaisir, puisque ces mariages sont simples et délicieux, reposant avant tout sur la fraîcheur et la minéralité, histoire de répondre à la richesse relative de l’huître et de s’harmoniser à son caractère salin.
Voici ce que j’avais dégoté, parmi les multiples possibilités qui s’offrent à l’amateur d’huîtres.
Du côté du muscadet
Classique des classiques, le mariage huîtres et muscadet n’est pas qu’un mariage léger. Plus qu’un vin simple et frais à boire en jeunesse, le muscadet peut aussi prendre une forme plus substantielle, comme c’est le cas avec cette cuvée vieilles vignes du Château Chasseloir, qui a la belle acidité et la minéralité marquée du muscadet, mais aussi une rondeur en bouche donnée par l’élevage sur lie, et une profondeur supplémentaire donnée par ses quatre années de vieillissement. On pourrait facilement l’oublier en cave quelques années de plus, d’ailleurs. Sans lourdeur sur les huîtres plus légères, il a aussi la substance pour tenir tête à des bivalves au goût plus prononcé comme des Lucky Lime ou des Wellfleet, par exemple.
Château Chasseloir Ceps Centenaires Muscadet-Sèvre et Maine sur lie 2007 , Code SAQ : 00854489, 17,15 $
Belles bulles
Le champagne est peut-être un accord de luxe, pour les huîtres, mais il est aussi un accord évident, les bulles et l’acidité qui en forment la colonne vertébrale répondant parfaitement à la chair de ce coquillage. Débarqué lors d’un récent arrivage de la revue Cellier, le Terre de Vertus, non-dosé, de l’excellente maison Larmandier-Bernier est un candidat parfait. En étant non-dosé (c’est-à-dire qu’aucune liqueur de dosage, bien sucrée, n’est ajoutée quand on dégorge le champagne de ses lies, avant d’y remettre le bouchon final et de le préparer pour la mise en marché), il garde une tension exceptionnelle, sur des saveurs amples et complexes. Une cuvée de toute beauté.
J’aime beaucoup cette émission que j’écoute chaque fois avec plaisir. Content de voir que votre blogue reprend vie 😉
Bonjour,
Merci beaucoup pour ce billet très instructif (et très joliment écrit !). ici, j’avoue être une inconditionnelle de l’accord entre huîtres et Champagne qui reste pour moi l’alliance parfaite. Mais les autres pistes que vous lancez dans ce billet me paraissent tout à fait judicieuses. c’est donc avec plaisir que je tenterai de nouveaux accords (une fois que j’aurai reçu la commande que je viens de lancer sur le site huitre-en-ligne.com). Il me tarde !
une bise de France !