Quelques trucs à boire avec les huîtres

Cette semaine, à Bien dans son assiette, l’émission de radio sur l’alimentation à laquelle j’ai le plaisir d’être chroniqueur, chaque semaine, à la première chaîne de Radio-Canada, nous avons eu le plaisir de passer toute une heure à parler (et déguster) des huîtres en compagnie d’un expert en la matière, David McMillan, du restaurant Joe Beef, à Montréal. On a beaucoup appris – et bien goûté, aussi, puisque David avait amené plusieurs variétés d’huîtres à déguster, de la Côte Ouest comme de la Côte Est. (Si vous voulez écouter le tout, c’est disponible en ligne – émission du 30 novembre.)

Si ma chronique se concentre habituellement sur les livres gourmands, on m’avait aussi demandé de proposer des accords vins et huîtres. Un vrai plaisir, puisque ces mariages sont simples et délicieux, reposant avant tout sur la fraîcheur et la minéralité, histoire de répondre à la richesse relative de l’huître et de s’harmoniser à son caractère salin.

Voici ce que j’avais dégoté, parmi les multiples possibilités qui s’offrent à l’amateur d’huîtres.

Du côté du muscadet

Classique des classiques, le mariage huîtres et muscadet (suite…)

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Published in: on 2 décembre , 2011 at 3:46  Comments (2)  
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Du riesling pour l’été – un peu de vidéo avec Cellier

J’ai eu bien du plaisir, récemment, à enregistrer une petite capsule vidéo en compagnie de Frédéric Fortin, animateur du blogue Cellier  (extension web du magazine auquel j’ai le plaisir de collaborer) et des réseaux sociaux afférents, pour le compte de la SAQ. Frédéric m’avait demandé si on pouvait faire une petite dégustation appropriée au temps estival.

Après une brève discussion, nous avons opté pour le riesling, un vin auquel on pense peut-être plus pour des plats d’hiver comme la choucroute, la fondue, voire le rieslingbraten que pour le bord de piscine sous le soleil. Et pourtant, le riesling, avec son acidité franche et ses notes d’agrumes portant souvent sur la lime et le citron, est tout ce qu’il y a de plus rafraîchissant pour les temps chauds. Même que, depuis 2008, on célèbre à New York et ailleurs le Summer of Riesling, créé en 2008 par le bar à vin new-yorkais Terroir, qui n’avait mis que des rieslings à sa carte pour « forcer » sa clientèle à découvrir ce grand cépage.

Honnêtement, pas besoin de se forcer. En choisissant des rieslings secs (désigné par les termes, dry, trocken ou kabinett, par opposition à off-dry, semi-dry, spätlese, demi-sec ou auslese), le plaisir est assez immédiat, merci. En prime, (suite…)

Published in: on 21 juillet , 2011 at 1:53  Laissez un commentaire  
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Salon des vins de Québec: dégustations et bilans

Le Salon des vins et spiritueux de Québec, qui avait lieu la semaine dernière au Centre des congrès, semble avoir trouvé sa place auprès des amateurs de vin québécois. La hausse d’achalandage de 15% annoncée par les organisateurs, portant la fréquentation de quelque 10 500 entrées, en 2009, à près de 12 000, cette année, est en tout cas un très bon signe.

Les organisateurs, croisés sur place le dimanche après-midi, étaient souriants et satisfaits, après trois journées bien remplies. Le samedi, en particulier, de l’avis d’absolument toutes les personnes rencontrées, avait été un véritable feu roulant, avec des quantités impressionnantes d’amateurs défilant constamment de midi à la fermeture, en soirée. Au total, les vignerons et agents rencontrés semblaient heureux – ou tout au moins, satisfaits – de leur participation à l’événement. Plusieurs soulignaient la qualité des rencontres avec un public jugé enthousiaste et curieux. Bref, pas mal de positif.

Quelques découvertes

Lors de mon passage au Salon, j’ai fait plusieurs découvertes et profité de quelques retrouvailles appréciées. Voici la liste de celles qui m’ont le plus séduit – pas le meilleur du Salon, je n’ai pas suffisamment écumé les stands pour ça, mais bien des coups de coeur au hasard des rencontres.

Clos Haut-Peraguey, Sauternes, 2009 et 2005: Des vins de haut vol, avec beaucoup de finesse, d’équilibre et de caractère, à un prix très correct, pour du Sauternes (78$ pour le 2005 à la SAQ), dont les coûts de production sont nettement plus élevés que les vins de table de Bordeaux, fussent-ils premiers crus. Le 2009 était très jeune, et donnait cette impression compacte que les meilleurs vins de garde donnent en début de parcours: tout est là, mais retenu et réservé. De la cire d’abeille, un peu d’amande, de la poire séchée, beaucoup de longueur, mais il lui faudra du temps pour s’ouvrir. Le 2005, porté sur le caramel et la marmelade d’oranges de Séville, avec un nez très ample et ouvert, montre le chemin que l’autre pourrait emprunter – et aussi la longue vie que ces vins ont devant eux. Pas lourd ou riche pour une miette, ni l’un, ni l’autre. (Agence: Francs Vins)

Stronghold Nachise 2009: Le chanteur du groupe Tool, Maynard James Keenan, a décidé de faire des vins de terroir sur des coteaux abrupts de son Arizona natal – une aventure qui a même fait l’objet d’un documentaire intitulé Blood into Wine. Et alors? Alors c’est vraiment bon – en tout cas, le Nachise 2009, cet assemblage de cépages du Rhône, avec une part de petite sirah, est intense, savoureux, bien épicé, témoin d’un lieu ensoleillé mais sans lourdeur. En sachant que les vignes sont toutes jeunes, c’est tout à fait prometteur. Vaut les 31$, environ, qu’il coûte au Québec, qu’on soit fan de Tool ou pas. (Agence: Anthocyane – en importation privée)

Pouilly-Fuissé Vieilles Vignes 2008, Domaine Pierre Vessigaud: Quand on dit qu’un vin fait la queue de paon, c’est à ce genre de vin que l’on pense. Je l’ai goûté, j’ai trouvé que c’était bon, même très bien, un chardonnay avec une belle tension, équilibré au possible. J’ai fait un signe favorable au vigneron et ensuite, mon expression a changé, au fur et à mesure que les saveurs s’ouvraient, qu’une ampleur et une rondeur remarquables s’installaient en finale. Wow. (Agence: Vins Alain Bélanger – en importation privée)

En plus de pouilly-fuissé, les Vins Alain Bélanger avaient aussi ce très sympathique Valençay, frais et gouleyant, bon rapport qualité-prix à moins de 20$

Barbera d’Alba Superiore 2008, Azienda Vinicola Palladino: Ce n’est pas la première fois que je goûtais les vins de cette maison piémontaise, et j’y retourne toujours avec plaisir. Des saveurs affirmées, avec une petite touche un peu sauvage qui vous garde les sens éveillées, dans le cas des barbera. J’ai toujours le goût d’y revenir, également pour le Barolo, avec de la substance et de l’élégance. (Agence: Olea).

Ruberpan 2008, Pieropan: Très beau rouge de Vénétie par un maître du soave. Les saveurs de cerise séchée et de cuir/tabac qu’on retrouve dans les bons rouges de la région, de la profondeur et beaucoup de buvabilité. Toujours très satisfait des vins de cette maison. (Agene: Enotria Internationale – en reconduction à la SAQ)

Saint-Véran Les Mandeliers 2009, Domaine Arnaud Combier: D’un jeune vigneron énergique, un chardonnay bio, vinifié naturellement et sans soufre, au nez riche et ample, avec une bouche à l’avenant, mais monté sur une colonne vertébrale bien droite. Tendu juste comme il faut, avec une belle matière. Vaut amplement son prix – sous les 25$. (Agence: Symbiose – en importation privée)

Mercurey Blanc 2008, Domaine du Meix-Foulot: Très beau bourgogne blanc avec cette acidité citronnée que j’aime tant, de la fraîcheur et de la vivacité, mais le tout bien enrobé de juste ce qu’il faut de gras, avec une belle intensité aromatique. Bien aimé le rouge, aussi, mais c’est le blanc qui m’a fait le plus d’effet. (Agence: La Fontaine Vins et Liqueurs – importation privée).

Côtes du Rhône 2008, Château de Montfaucon: Un agréable côtes-du-rhône avec du beau fruit, une petite touche de poivre, une bonne longueur et pas de lourdeur. Destiné à la SAQ, sous les 20$: un bon rapport qualité-prix. Jolie curiosité, la maison faisait aussi goûter un vin de table appelé le Vin de M. le Baron de Montfaucon, assemblage de 15 (!) cépages chaleureux, qui s’anime bien en bouche, comme si tous les cépages voulaient montrer leur part dans le total. (Agence: La Fontaine Vins et Liqueurs)

Et pour la suite?

La seule ombre au tableau – ou enfin, la seule interrogation – tient à la suite de l’événement, dans le contexte de la fin du Salon de Montréal et de son remplacement par la Grande dégustation de Montréal. Jusqu’à maintenant, le Salon de Québec alternait avec celui de Montréal, les deux étant programmés aux deux ans. Toutefois, la Grande dégustation, présentée en octobre, sera annuelle. Les agents et autres participants seront-ils prêts à faire les deux événements? Si les deux formules sont très différentes, on peut imaginer que chacun pourra y trouver son compte, ses participants et son public.

Vive le vin, vive le vin, vive le vin d’hiver

Contrairement à Arletty, dans Hôtel du Nord, le vin a vraiment une gueule d’atmosphère, qui se transforme au gré des occasions et des saisons.

Le vinho verde qui rafraîchit si bien, au bord de la piscine, le rosé rayonnant qu’on ressort dès que la température atteint le niveau terrasse, au printemps, passent moins bien la rampe quand on essaie de se remettre le thermostat en place après une séance de pelletage ou une promenade forcée sous une pluie fine et glaciale gâchant la blancheur naturelle de l’hiver.

Alors qu’est-ce qu’on boit, l’hiver? C’est le genre de question que je me pose depuis un petit moment, pour un projet encore très embryonnaire dont Francis Desharnais et moi avons commencé à jaser cet automne (et qu’il faudrait bien qu’on désembryonne bientôt…).

De façon plus immédiate, c’est aussi la question que m’a posé Clarah Germain, qui aborde également le sujet sur son blogue, aujourd’hui, dans une sympathique formule « billets croisés ».

Soleil rouge

Bien sûr, c’est une bonne saison pour les rouges intenses et savoureux, qui vous transmettront une bonne chaleur méridionale et ensoleillée. Des vins de Campanie ou des Pouilles, d’Espagne ou de Californie, du Rhône ou du Roussillon, voire du Sud-Ouest de la France, avec un fruité ample, mais aussi (suite…)

Adieu, Marcel Lapierre. Adieu et merci.

Marcel Lapierre, en visite à Québec au printemps dernier.

En ce lundi matin tranquille et ensoleillé, par ici, la nouvelle m’a mis bien à l’envers. Marcel Lapierre, le célèbre vigneron de Morgon et une des figures tutélaires du mouvement du vin naturel, a vu son dernier millésime. Quelques jours à peine après la fin des vendanges 2010 en Beaujolais, au moment où les cuves sont toutes en bulles carboniques, ce patriarche du vin fait de raisin – et juste de raisin – nous a quitté.

Ses cuves sont entre bonnes mains – salut, Marie et Mathieu, toutes mes condoléances – et l’élan qu’il a donné au vin nature de bon aloi ne se perdra pas de sitôt.

Vu du Québec, la nouvelle tombe à un bien drôle de moment, moins d’un mois après que les amateurs de vin d’ici lui aient fait toute une fête: les 1800 bouteilles de son célèbre morgon s’étaient envolées en à peine plus de 24 heures, lors de leur mise en vente dans le cadre d’un arrivage du Cellier.

Lapierre était un homme généreux, sympathique, (suite…)

Published in: on 11 octobre , 2010 at 3:03  Comments (2)  
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Le Jura et le Beaujolais débarquent au Québec (et la Californie, aussi)

Il y a pas mal de belle visite viticole en vue au Québec, d’ici la fin avril. Et surtout, de la visite rare.

C’est quand, la dernière fois que vous avez vu une délégation de vignerons jurassiens débarquer par ici? Même pas de mémoire d’Olif, je parie… Olif, grand défenseur des vins si particuliers du Jura, sera certainement assez heureux de voir une aussi belle délégation de vignerons de ce coin de pays se pointer au Québec. OK, vous ne les connaissez peut-être pas – mais vous devriez.

Stéphane Tissot fait partie de la délégation de vignerons du Jura qui sera de passage au Québec la semaine prochaine.

Le passage des Jurassiens à Montréal et à Québec concerne aussi bien le grand public que les professionnels du vin et les médias.

Pour le grand public – ou en tout cas, les amateurs de vin, le premier rendez-vous a lieu à Québec, lors d’une Fête des vins du Jura réunissant une vingtaine de vignerons au Cercle, rue Saint-Joseph, le lundi 19 avril. Cocktail dînatoire et vins inédits sont au rendez-vous.

Les deux jours suivants, la Mission Passion Jura proprement dite, organisée par LLP Experts en vin, la maison responsable de l’organisation du Salon des vins et spiritueux de Québec, battra son plein à Québec et à Montréal. Le 20 avril, les professionnels de Québec sont conviés au pavillon de l’Espace 400e, dans le Vieux-Port, de 11h à 16h, pour découvrir les poulsards, trousseaux, vins jaunes, macvins, crémants du Jura, chardonnays, pinots et savagnins amenés par les 23 vignerons – dont six sont à la recherche d’agents promotionnels au Québec. Le 21 avril, le même groupe sera à Montréal, à la Galerie du Gouverneur, au siège social de la SAQ, rue de Lorimier, également de 11h à 16h. Entretemps, le mardi soir, des vignerons seront présents au Petit Extra, rue Ontario, à Montréal, ainsi qu’au St-Urbain, où il reste peut-être une ou deux places pour un menu fait sur mesure (maquereau fumé, comté, pintade…) pour les vins du Domaine Rijckaert. accompagneront le menu du soir.

On leur souhaite bon succès. Le Jura est un des endroits au monde où le vin sort le plus (et le mieux) des sentiers battus. Un exemple de biodiversité viticole qui mérite d’être mieux connu et diffusé au Québec.

Les Beaujos aussi

La semaine suivante, c’est au tour d’une forte délégation du Beaujolais de se pointer de ce côté-ci de l’Atlantique. Une trentaine de maisons, au total, toutes tendances confondues, des gros joueurs comme Jadot, Bichot, Duboeuf et Mommessin, mais aussi des artisans du vin nature et du renouvellement des crus de cette région encore sous-estimée comme le Domaine Marcel Lapierre, le Domaine du Vissoux, le Domaine Jean Foillard, le Domaine des Terres Dorées et le Domaine Les Marcellins. Tout ce groupe sera réuni lors d’un salon au Marché Bonsecours de Montréal, le 28 avril, et des activités auront lieu ailleurs pour le public oenophile.

On me permettra de noter particulièrement le passage à Québec de Marcel Lapierre, Georges Descombes, Jean Foillard et Christophe Pacalet , le 27 avril. Après un salon au 47e Parallèle en après-midi, les vignerons seront au rendez-vous en soirée au Clocher Penché, pour un souper vigneron qui vaudra certainement le détour. Lapierre, Descombes et Pacalet seront également réunis chez Toqué, à Montréal, le 29 avril, pour un autre souper sur mesure qui ne devrait pas décevoir. En prime, le souper de Montréal viendra donner un coup de main à Louis-Antoine Luyt, du Clos Ouvert, un Beaujolais transplanté dans l’hémisphère Sud, fortement affecté par le tremblement de terre qui a frappé le Chili à la fin février.

Retour californien

Moins inhabituel, le retour du Festival des vins de Californie – une trentième tournée canadienne – vaut également la peine qu’on s’y attarde. Présenté le 14 avril à Montréal, le 16 avril à Québec, le 19 avril à Toronto et le 20 avril à Ottawa, le Festival permet aux professionnels (l’après-midi) et aux amateurs (en soirée) de déguster les vins de domaines tels que  Arrowood, Heitz, Bonny Doon, Seghesio, Ridge, Ravenswood, Stag’s Leap, Clos du Bois, Bonterra, Hess Collection et L’Aventure, pour n’en nommer que quelques-uns.

Là aussi, les amateurs ont de quoi trouver leur compte. Et en prime, les présentations de Québec et Montréal sont aussi des levées de fonds pour des oeuvres de bienfaisance. Bref, une opération de bon goût à tous les chapitres.

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