À Cahors, on fait du malbec. Dans le Mendoza, on fait du malbec.
À Cahors, on ne fait pas de pinot noir. À Mendoza, ça ne les empêche pas d’essayer.
Mon ami Frédéric, avec qui j’importe du vin, dis toujours que je vois toujours le bon côté de la bouteille. Que j’ai toujours quelque chose de bon à dire sur un vin.
Ça doit être vrai, j’en ai trouvé une pour ce vin: les arômes de cerise et d’épices sont assez typiques du pinot noir et assez agréables.
Ça va s’arrêter là.
Pour le reste, le pinot noir fût de chêne 2008 est plutôt rêche. On sent l’alcool, le soleil qui a plombé pas mal (l’étiquette dit 13,5%, mais la fiche du vin sur le site de Trapiche dit 14% et ça ressemble plus à ça, à mon avis). C’est pas mal coloré – ce qui, pour un pinot, n’est pas nécessairement un plus. Reste un peu d’épice – qui fait plus chêne que pinot.
Bref, c’est pas super. Pour un dollar de moins la bouteille (le pinot est 14,90$), le malbec fût de chêne ou le cabernet sauvignon fût de chêne de la même maison donnent quelque chose de plus intéressant, mieux calibré et plus équilibré.
Que voulez-vous, faire du pinot à grande échelle – et en pays chaud, en plus – ce n’est pas une entreprise qui a de grandes chances de succès. Même avec les avantages notables que possède l’Argentine au chapitre des coûts, ce n’est pas facile d’arriver à bien exprimer la nature capricieuse de ce cépage sans prendre une approche méticuleuse. Chez Trapiche, on n’y est visiblement pas arrivé.
Allez, on greffe du tempranillo là-dessus et on n’en parle plus?