Votre réveillon s’en vient et vous manquez de bulles? Qu’à cela ne tienne, ce n’est pas ce qui manque dans les boutiques appropriées, ces jours-ci. Mais pour le meilleur vous devrez surtout… attendre, à mon avis.
Rien de tel qu’un champagne qui affine ses bulles et ses saveurs depuis quinze, vingt, voire trente ans. Un Pol Roger 1988, dégusté il y a quelques jours avec d’excellents amis, n’a fait que renforcer mes convictions à ce sujet. Un beau complexe d’arômes et de saveurs briochées, une onctuosité en bouche soutenue par une bonne dose d’acidité typique d’un blanc de blanc (le 88 en question était annoncé comme un « blanc de chardonnay », c’est la même chose), des bulles encore vives, mais tout de même un cran plus réservé que chez un jeune mousseux. Tout ce qu’il y a de bon dans le champagne, bref, mais en mieux et en plus.
Étrangement, il y a encore des gens qui prétendent qu’il n’y a pas d’intérêt à laisser vieillir ses bulles. Mais j’ai eu plusieurs fois la preuve du contraire. Sans qu’il s’agisse pour autant de cuvées à la Krug ou Dom Pérignon, hors de prix et portées par une aura d’exclusivité. Il y a quelques années, un ami français m’avait servi un Mumm Cordon Rouge – tout ce qu’il y a de plus « courant », comme champagne – qui avait vieilli en cave depuis les années 70, au moins. Là encore, une richesse surprenante et une belle collection d’arômes briochés/noisettés, révélés d’autant plus que les bulles étaient moins en état de distraire les papilles. Quand le mousseux est trop en bulles, on y perd rapidement les subtilités du vin.
Mais bon. Ça va pour les années à venir, tout ça, mais que faire ce soir, au moment de fêter le tournant de l’année? Un Veuve Cliquot, bel équilibre entre la vivacité et la rondeur, ou un Lanson, plus riche et fort sur la pâtisserie (pour un soir de fête, ça fait une belle gâterie), feront bien des heureux. Tout comme, pour passablement moins cher que le champagne, un prosecco du nord de l’Italie (j’ai un faible pour le Nino Franco), un crémant de Bourgogne ou d’Alsace, ou encore un mousseux de Californie feront très bien l’affaire, en apportant leur propre style et leur propre saveur, sans être pour autant du champagne à rabais.
D’ailleurs, tant qu’à y être, pourquoi ne pas opter pour un cidre mousseux ou même un crémant de pommes, tout léger en alcool et tout aussi festif, vendu pour une bouchée de… pomme. Si c’est de célébrer qu’il s’agit, ce n’est pas toujours une question de gastronomie.
Alors en terminant cette première année de blogue sur le vin, je lève une flûte à votre santé. Avec comme résolution de continuer à vous offrir de belles dégustations et des notes utiles et agréables, je l’espère, tout au long de 2008. Merci à tous les lecteurs pour une première année qui monte comme… une bulle dans le champagne.
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a cada um a sua garrafa