C’est parce qu’elle fait partie de la « constellation » Vincor, commanditaire officiel des Olympiques de Vancouver 2010, que la maison Sumac Ridge a été invitée à créer des mousseux officiels pour les Jeux d’hiver.
Une façon de mettre à profit une expertise bien établie, puisque Sumac Ridge se fait une spécialité des vins mousseux depuis de nombreuses années. Plusieurs cuvées, millésimées ou non, de mousseux de méthode champenoise sont présentées sur le site – ainsi qu’un shiraz mousseux, un style de vin qui me laisse assez dubitatif.
Pour cette cuvée olympique, Sumac Ridge a créé un vin 100% chardonnay, laissé 16 mois en tirage, à prendre une relative maturité. Résultat, le Tribute (« hommage »), que j’ai reçu à titre d’échantillon de la part de Vincor.
Cette cuvée officielle s’avère un mousseux bien frais, aux arômes d’agrumes (surtout citron), avec un brin de notes grillées qui se révèlent graduellement après l’ouverture. En bouche, des saveurs de pomme et de poire, assez simples, mais bien nettes, sont soutenues par des bulles fines et abondantes.
Bref, un mousseux jeune, bien fait, pas très complexe, mais bien exécuté et très agréable à boire. Pour une trentaine de dollars (dont 1,25$ va à l’équipe olympique canadienne), une valeur tout à fait acceptable. Pour le même prix, on pourrait avoir une demi-bouteille de champagne de base, ou une bouteille de mousseux californien de bonne qualité. Ça se défend très bien. D’autant plus qu’à mon avis, on pourrait mettre une bouteille ou deux à la cave pour les prochains Jeux d’hiver, en 2014. Et une autre récolte de médailles canadiennes.
Cette cuvée, au demeurant, c’est la cuvée argent de la collection Tribute, qui comprend une cuvée or, non disponible ici. À l’image de Jennifer Heil, on se contente donc de l’argent, ce qui est très bien, mais sans avoir toute la saveur de l’or. Mais contrairement à la médaille, le mousseux argent, lui, ne laisse pas d’amertume.
Un Esprit… pas tout à fait canadien
Dans mon billet précédent, sur l’arrivage de vins de l’Okanagan, j’avais indiqué que le vin Esprit était maintenant un vin VQA – c’est-à-dire de raisins 100% canadiens. Après être passé en succursale, je me suis aperçu que ce n’est malheureusement pas le cas au Québec. En Colombie-Britannique, Vincor a évité ce qui aurait été une petite honte nationale en s’assurant que l’Esprit soit bien un vin d’ici, plutôt qu’un vin essentiellement chilien avec une étiquette canadienne. Or, il semble que les stocks de cette version d’assemblage ne se soient pas écoulés au Québec, ce qui fait qu’on reste encore avec un vin sans identité pour soutenir l’équipe canadienne. Pas de médaille pour celui-là.
Encore merci à la SAQ pour nous permettre d »éliminer la médiocrité en nous la faisant boire…
Je publie ce commentaire pour ne pas me faire accuser de censure, mais à part être un jeu de mot facile – et pas très ragoûtant – en quoi est-il justifié? On trouve de tout à la SAQ, le meilleur comme le pire. Normal, puisqu’il s’agit d’un monopole. Mais le pire ou le meilleur, c’est le consommateur qui l’achète.