La première bouteille qui m’a vraiment fait comprendre ce que le vin peut offrir était un Pinot Noir Napa Valley 1987 de Robert Mondavi. Je l’avais acheté lors de vacances dans le Maine: pas sûr que j’avais tout à fait 21 ans quand je l’ai acheté. Peut-être que le vendeur s’était dit qu’un jeune qui achetait du Mondavi Reserve en comptant bien son argent méritait de le boire, même s’il lui manquait quelques mois avant la sanction officielle de l’État.
Quoi qu’il en soit, la finesse du pinot, la complexité du vin, pour autant que je m’en rappelle, m’avait vraiment séduit. Le vin, ça pouvait être ça?
C’est pourquoi, vingt ans plus tard, environ, j’éprouve un vrai pincement au coeur en apprenant le décès de Robert Mondavi, à 9h du matin, heure de Californie, aujourd’hui le 16 mai. (À cette heure, aucun lien en français: voyez plutôt la section spéciale du Wine Spectator). À 94 ans, Mondavi quitte ce monde après huit décennies dans le monde du vin, laissant un héritage véritablement remarquable dont les conséquences se font encore fortement sentir aujourd’hui.
Sa volonté ferme, dès les années 60, d’élever les vins de Napa au rang des meilleurs du monde aura été un facteur clé dans l’émergence de cette région viticole et dans le développement des vins du Nouveau Monde. Quoi qu’on pense des tournants pris par la Californie depuis quelques années, bien au-delà de l’équilibre et de la finesse dont Mondavi parlait souvent, il reste que l’impulsion qu’il a si largement contribué à donner aux vins de son coin de pays a profondément changé le monde du vin.
Coïncidence des coïncidences, je me dirige de ce pas vers une dégustation de cabernets sauvignons 1997 de la vallée de Napa. Inutile de dire que l’on devrait bien y porter un toast à Mondavi père. Bien hâte de voir si un de ses vins sera au menu…
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