Si la Californie produit la très grande majorité du vin américain, il existe plusieurs autres vignobles de qualité. Comme l’Oregon, l’État de Washington ou, comme je le découvre cette fin de semaine, Long Island, à l’est de la ville de New York.
À l’invitation de Lenn Thompson, blogueur et expert des vins de la région où il vit, je participe avec une quinzaine d’autres blogueurs du vin à TasteCamp East, une rencontre très agréable doublée d’un véritable marathon de dégustation. Vendredi soir, un souper était doublé de dégustations verticales de merlots des cinq producteurs membres de la Long Island Merlot Alliance – le merlot est le principal cépage issu des vignobles de l’île. Samedi, le parcours comprenait cinq vignobles et une dégustation collective d’une dizaine de producteurs du Long Island Wine Council. Et aujourd’hui, il nous reste encore à voir et à goûter deux domaines: Wölffer Estate et Channing Daughters, dans les Hamptons. Pas le temps de s’ennuyer.
Ce tour d’horizon permet de découvrir des vins de qualité. J’en reparlerai plus en détails une fois le voyage complété, mais déjà, j’ai été très impressionné par les verticales de merlots de chez Wölffer servis en verticale vendredi soir (un 1998 en pleine forme, expansif et complexe), tout comme ceux de Pellegrini (puissants, expressifs) et Sherwood House (équilibrés, très bordelais). Voilà des vins capables de vieillir, aidés par un profil équilibré et des alcools raisonnables (13%, habituellement).
Hier, Paumanok s’est révélé être un domaine capable de faire feu de tout bois, produisant aussi bien du chenin blanc de belle tenue que du petit verdot intense et savoureux. Chez Lenz, le producteur donne une fraîcheur et une expression franche à ses vins, qu’il vend une fois vieillis à son goût: ses blancs en vente actuellement sont des 2005, ses rouges des 2001 et 2002.
Hier midi, lors d’un très agréable dîner chez Shinn Estate Vineyards, trois producteurs (Shinn, Macari et Jamesport), nous ont fait part de leurs efforts pour se convertir entièrement au bio et à la biodynamie – pas évident dans un climat humide comme celui-ci – et nous ont permis de goûter des vins aux profils originaux et distinctifs.
On peut s’interroger parfois sur les prix assez ambitieux, et comme dans toute région émergente, on sent que certains producteurs cherchent encore leur voie. Mais il n’y a pas de doute que Long Island est une région au très grand potentiel – en partie confirmé.