Aimez-vous le porto? Moi, ça dépend.

Il y a peut-être une dizaine d’années, le Québec est tombé en amour avec le porto, au point de devenir un des marchés les plus convoités au monde pour les portos haut de gamme. Les sections dédiées au porto dans les SAQ s’élargissaient sans cesse, et la course aux Vintage, la catégorie la plus convoitée, était assez intense. Le Québec représentait plus de 40% des ventes de porto au Canada, avec accent sur les meilleures catégories.

Depuis, la vague est un peu retombée, mais le porto reste encore très populaire. Pas comme vin de tous les jours, mais certainement pour les occasions spéciales et les cadeaux, selon ce que j’ai pu constater fréquemment lors d’anniversaires et autres moments de réjouissances.

Justement, (suite…)

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Le Roy de Hauteville, L’Ambroisie de Mirabel

Décidément, il y a de belles choses qui se trament dans le monde de l’érable québécois – ou plus précisément, des produits alcooliques dérivés de l’érable. L’année dernière, j’avais écrit un billet sur les excellents alcools d’érable produits dans le Témiscouata par Vallier Robert. Des produits qui ont pointé la voie vers une approche tout à fait nouvelle de la fermentation de l’érable.

D’autres s’emploient désormais à faire leur propre petit érable de chemin, comme l’équipe de L’Ambroisie de Mirabel, érablière de la région de Mirabel (bien entendu) qui prévoit aussi entrer prochainement en production de vins et de cidres. Depuis ses premiers pas en 2000, ce producteur travaille à développer des produits distinctifs, d’un mousseux de méthode traditionnelle nommé Caldeira à un genre de « madère » d’érable, Le Roy de Hauteville, vieilli longuement en barriques et en foudres de chêne.

Disponible à la SAQ, Le Roy de Hauteville livre, sous sa robe caramel limpide, une série complexe (suite…)

Un cognac à 1500$ – et d’autres délices plus abordables de la maison Ferrand

Le prix a de quoi vous faire avaler votre café-cognac un brin de travers. 1526,50$, pour un flacon de 700 millilitres, c’est pour le moins considérable. Et à la portée de peu. Mais est-ce vraiment trop pour un cognac Grande Champagne datant de 1914, une rareté arrivée par un très heureux concours de circonstance entre les mains de la maison Cognac Ferrand ?

En voyant apparaître les neuf bouteilles allouées au Québec dans les arrivages des SAQ Signature, les boutiques très haut de gamme de notre monopole d’État, le souvenir d’une exceptionnelle dégustation m’est revenu avec grand plaisir. En mars dernier, l’agence Bellavita Grands Crus, spécialisée dans les spiritueux avait en effet organisé, au restaurant L’Utopie, à Québec, un joli défilé de cinq cognacs Ferrand, commenté par Guillaume Lamy, maître de formation de la maison située dans la Grande Champagne, le terroir le plus réputé de cette appellation de spiritueux.

La première vertu de cette soirée aura sans doute été de souligner, grâce à des bouchées élaborées sur mesure par les chefs et sommeliers de l’Utopie, que le cognac n’a pas à être relégué au rôle de pousse-café, loin de là. Les accords proposés invitaient à considérer fortement le grand intérêt de servir du cognac avec le dessert – voire avec l’ensemble d’un repas.

Si la plupart des bouchées proposées étaient de petits desserts, la Réserve 1er Cru Grande Champagne, faite d’un assemblage de cognacs de 15 à 25 ans, était servie avec une mousse de foie gras confite au cidre de glace, agrémentée de mandarine et de poivre rose. Les aspects fruités, épicés et l’onctuosité du foie gras répondaient très bien au caractère onctueux, épicé et bien fruité du cognac, d’une grande finesse et d’une bonne complexité.

L’Ambre, le cognac « ordinaire » de la maison (plus âgé que la plupart des XO, avec son mélange de cognacs d’une moyenne de 10 ans – et vendu autour de 70$ la bouteille), avait été agréablement servi avec une mousse de mascarpone au sirop d’érable. L’érable révélait bien le boisé du cognac et se mariait bien à son côté vanillé et floral.

À chaque cognac son accord, disaient toutefois les deux services suivant, la Sélection des anges (cognacs de 25 à 35 ans) et l’Abel (cognacs de 40 à 50 ans), deux boissons aussi contrastées que possible, dans un registre complexe et prenant. Le premier, costaud, donnant dans le caramel, les fruits confits, le cuir et les épices, avait été associé à des saveurs prenantes : Kalhua, caramel, noisettes torréfiées, thé fumé. L’Abel, pour sa part, véritable dentelle, tout en délicatesse et en subtilité, aérien, long en bouche et complexe, rencontrait plutôt une pâte de poire à la fève tonka sur un croustillant aux cinq épices.

Et le fameux cognac de 1914, lui ? Il avait une belle histoire, en prime, puisqu’il s’agissait d’un cognac fait par les femmes, en cet automne où les hommes étaient partis pour ce qu’on pensait alors être une courte guerre. Une de ces dames avait conservé à sa cave une petite barriques de cette époque, avant d’approcher la maison Ferrand pour voir s’ils y étaient intéressés. Le maître de chai ne s’étant pas fait prier, le cognac fut acheté et embouteillé séparément, ce qui en fait un produit vraiment à part.

En effet, le cognac est un produit d’assemblage, les fabricants réunissant les caractères distincts de diverses cuvées pour produire un cognac « complet », avec le fruité de l’un, l’épicé de l’autre, le floral du suivant, etc. Le 1914, lui, avait donc un caractère plus singulier, moins rond, peut-être, mais très affirmé, conservant à presque cent ans un fruité étonnant, sous des notes de sous-bois, de rancio, de noisette et de vanille. Un liquide précieux qui faisait plaisir à boire autant par sa qualité que par son caractère véritablement unique. Car c’est aussi ça, le plaisir des boissons rares et anciennes : le fait qu’on ne rencontre ça qu’une fois dans sa vie. Si on est chanceux. Et ça, comme dirait l’autre, ça n’a pas de prix…

Salon des vins: mieux vaut déguster ici qu’en face

Quand on met le pied dans un Salon des vins comme le tout premier Salon des vins et spiritueux de Québec, on peut facilement être pris d’un certain vertige, avant même d’avoir commencé à déguster. Comment choisir? Où s’arrêter? Comment savoir s’il vaut mieux s’arrêter à un endroit plutôt qu’un autre?

Pour vous aider à éviter l’équivalent vin d’un syndrome de Stendhal, voici une petite liste d’arrêts recommandés parmi les nombreux kiosques du Salon.

À noter que la liste (suite…)

Un bout d’hémisphère sud en visite

Après le Festival des vins californiens, c’est maintenant au tour de la Nouvelle-Zélande et de l’Afrique du Sud de venir faire leur tour en terroir – pardon, territoire – canadien pour leurs petites fêtes annuelles.

En effet, après des arrêts à Vancouver et à Calgary, (suite…)

Un bout de Divergente pour tous

J’ai attrapé au vol, sur le forum Fou du vin, une page intéressante indiquant que quatre des agences participant à La Divergente (voir mon article précédent) organisent une seconde dégustation, plus largement ouverte au public, avec une demi-douzaine de vignerons, dont des représentants de la maison Piliterri en Ontario et du Domaine Bordes, en Languedoc. Le tout a lieu demain, 28 mars, dans un resto du Vieux-Montréal. Et alors que La Divergente est ouverte aux restaurateurs, ce produit dérivé, si on peut dire, semble ouvert à tous. Sur réservation, bien entendu. Pour plus d’information, cliquez ici.

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