Sauvignon Blanc Laurel Vineyard 2005, Valle de San Antonio, Casa Marin

Il n’est pas toujours facile de savoir, en goûtant un vin jeune et un brin agressif, s’il est mal foutu pour toujours ou si, tout simplement, il a le côté abrasif de l’ado boutonneux aux hormones déréglées, en attendant que ça se calme et qu’il trouve une phase un peu plus harmonieuse.

Il y a trois ans, (suite…)

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Riesling Jubilée 2005, Hugel: une note de dégustation et un hommage

La nouvelle a couru très vite, quelques heures à peine après son décès. Jean Hugel, patriarche de cette célèbre famille d’Alsace, plus connu comme Jeanny ou Johnny, est mort parmi les siens mardi soir, à l’âge vénérable de 84 ans. Un décès qui a été accueilli par une multitude de salutations senties et d’hommages, rendus par de nombreuses autorités et grandes figures du monde du vin.

Jancis Robinson y était presque la première, se remémorant ses rencontres avec le fier défenseur du vin alsacien et livrant le témoignage d’Étienne Hugel sur les derniers moments de son oncle. Sur le blogue de la maison Hugel, tenu justement par Étienne, les témoignages s’ajoutent d’heure en heure, avec des noms comme Christian Pol-Roger, Nicolas Jaboulet, Marc Perrin (Beaucastel), le chroniqueur Michel Bettane ou Pierre-Henry Gagey (président de l’Interprofessionnelle de Bourgogne). Le monde du vin salue une de ses grandes figures.

Le mot n’est pas galvaudé. Au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, Jeanny Hugel a travaillé avec énergie à la reconnaissance des vins d’Alsace, notamment pour assurer une reconnaissance légale stricte aux vins de vendange tardive et de sélection de grains nobles. Il avait aussi oeuvré à la reconnaissance des meilleurs terroirs alsaciens, avant de claquer la porte devant un processus qu’il jugeait trop empreint de compromis. Pas question pour lui d’appuyer un concept dilué.

Et c’est ainsi que le Riesling Jubilée, la cuvée haut de gamme de la maison, provient du coeur du grand cru Schoenenbourg, même si on ne le dit pas, par principe, sur l’étiquette. On est, quoi qu’il en soit, dans un excellent terroir, sur une excellente année avec le millésime 2005.

Voilà un vin net, droit et fier, qui montre déjà tout son potentiel et son caractère, même s’il est clair, en le goûtant, qu’il sera bon pendant des décennies. La robe va dans le même sens, avec ses reflets verdâtres qui expriment la jeunesse du vin.

Le nez, compact, livre tout de même toute la complexité du vin: un peu de fruit à chair blanche, des notes florales, du conifère et des fines herbes, aligné sur une trame minérale qui annonce subtilement les aspects pétrolés que le riesling prend avec l’âge. 

L’attaque est claire, marquée par l’acidité franche d’un riesling bien mené et par des notes minérales affirmées. Le fruit mûr se révèle derrière ces premières impressions, avec du citron, de l’abricot frais et un peu de pomme cuite. Les saveurs sont intenses, la bouche ample, l’amertume finale s’intégrant parfaitement à un ensemble, ma foi, tout à fait impeccable.

En prime, sur une note bien personnelle, le nez évoque pour moi mes premières impressions spécifiques de vin, senties chez mes grand-parents lors d’une fête de famille. La minéralité du riesling et moi, ça fait longtemps qu’on se fait de l’oeil…

Alors voilà. En terminant ce billet, tout absorbé par la beauté de cette cuvée – qui ferait bien l’affaire avec du homard, mais qui était parfaite avec ma petite tartine de rillettes de canard de chez Julien Dupont, sympathique éleveur de Tewkesbury, au nord de Québec – je lève mon verre à la santé de M. Hugel, dont les vins continuent, depuis une bonne vingtaine d’années, d’être un rendez-vous régulier pour moi. Jamais été déçu. Et si le passé et garant de l’avenir, je serai encore au rendez-vous pour des années à venir. Ne serait-ce que pour goûter, à maturité, cet excellent Jubilée.

Published in: on 11 juin , 2009 at 6:15  Comments (1)  
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Dégustation: S’elegas, Argiolas, Nuragus di Cagliari 2005

Nuragus di quoi? Avant de voir la bouteille, je n’avais jamais entendu parler de cette appellation contrôlée du sud de la Sardaigne. Mais c’est justement le genre de truc qui m’encourage à acheter une bouteille. Quelque chose pour sortir de l’ordinaire, pour aller voir si j’y suis.

Pour savoir de quoi il en retourne, j’ai d’abord consulté l’Oxford Companion to Wine, de Jancis Robinson et cie. Pas très encourageant. Sous « Nuragus », il est écrit: « white grape variety grown principally (suite…)

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