Du riesling pour l’été – un peu de vidéo avec Cellier

J’ai eu bien du plaisir, récemment, à enregistrer une petite capsule vidéo en compagnie de Frédéric Fortin, animateur du blogue Cellier  (extension web du magazine auquel j’ai le plaisir de collaborer) et des réseaux sociaux afférents, pour le compte de la SAQ. Frédéric m’avait demandé si on pouvait faire une petite dégustation appropriée au temps estival.

Après une brève discussion, nous avons opté pour le riesling, un vin auquel on pense peut-être plus pour des plats d’hiver comme la choucroute, la fondue, voire le rieslingbraten que pour le bord de piscine sous le soleil. Et pourtant, le riesling, avec son acidité franche et ses notes d’agrumes portant souvent sur la lime et le citron, est tout ce qu’il y a de plus rafraîchissant pour les temps chauds. Même que, depuis 2008, on célèbre à New York et ailleurs le Summer of Riesling, créé en 2008 par le bar à vin new-yorkais Terroir, qui n’avait mis que des rieslings à sa carte pour « forcer » sa clientèle à découvrir ce grand cépage.

Honnêtement, pas besoin de se forcer. En choisissant des rieslings secs (désigné par les termes, dry, trocken ou kabinett, par opposition à off-dry, semi-dry, spätlese, demi-sec ou auslese), le plaisir est assez immédiat, merci. En prime, (suite…)

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Published in: on 21 juillet , 2011 at 1:53  Laissez un commentaire  
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Sauvignon Blanc Laurel Vineyard 2005, Valle de San Antonio, Casa Marin

Il n’est pas toujours facile de savoir, en goûtant un vin jeune et un brin agressif, s’il est mal foutu pour toujours ou si, tout simplement, il a le côté abrasif de l’ado boutonneux aux hormones déréglées, en attendant que ça se calme et qu’il trouve une phase un peu plus harmonieuse.

Il y a trois ans, (suite…)

TasteCamp North: un tour dans les vignes du Niagara

Vendredi le 13 mai, sur le coup de midi, une quarantaine d’amateurs de vin canadiens et américains commenceront un périple gustatif dans la région du Niagara, du côté ontarien et du côté américain, à la découverte de ce qui se trame dans les vignoble de la région. Venus de New York, de Boston, de la Nouvelle-Écosse, du Québec, de l’Indiana, du Colorado et de l’Ontario, ils et elles participeront au troisième Tastecamp, après des arrêts à Long Island et dans les Finger Lakes, respectivement en 2009 et en 2010.

Le chai de Malivoire, un des producteurs qui feront découvrir leurs vins lors de TasteCamp North, ce weekend

Ayant fait partie du comité organisateur de l’événement, je suis un brin fébrile et surtout, très enthousiaste de voir ce groupe se réunir dans cette région que j’ai appris à découvrir depuis la fin des années 90 et dont je constate avec plaisir les progrès constants. J’ai bien hâte de voir ce que des collègues blogueurs et journalistes du vin, dont plusieurs en seront à leur première visite dans la région, penseront de ce qui se trame dans les vignobles, de part et d’autre de la rivière Niagara. De mon côté, les vins américains de l’AVA Niagara Escarpment seront une découverte totale – j’en ai goûté un ou deux, sans plus.

Ce que je peux dire sans hésiter, (suite…)

Published in: on 12 mai , 2011 at 4:09  Comments (2)  
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Salon des vins de Québec: dégustations et bilans

Le Salon des vins et spiritueux de Québec, qui avait lieu la semaine dernière au Centre des congrès, semble avoir trouvé sa place auprès des amateurs de vin québécois. La hausse d’achalandage de 15% annoncée par les organisateurs, portant la fréquentation de quelque 10 500 entrées, en 2009, à près de 12 000, cette année, est en tout cas un très bon signe.

Les organisateurs, croisés sur place le dimanche après-midi, étaient souriants et satisfaits, après trois journées bien remplies. Le samedi, en particulier, de l’avis d’absolument toutes les personnes rencontrées, avait été un véritable feu roulant, avec des quantités impressionnantes d’amateurs défilant constamment de midi à la fermeture, en soirée. Au total, les vignerons et agents rencontrés semblaient heureux – ou tout au moins, satisfaits – de leur participation à l’événement. Plusieurs soulignaient la qualité des rencontres avec un public jugé enthousiaste et curieux. Bref, pas mal de positif.

Quelques découvertes

Lors de mon passage au Salon, j’ai fait plusieurs découvertes et profité de quelques retrouvailles appréciées. Voici la liste de celles qui m’ont le plus séduit – pas le meilleur du Salon, je n’ai pas suffisamment écumé les stands pour ça, mais bien des coups de coeur au hasard des rencontres.

Clos Haut-Peraguey, Sauternes, 2009 et 2005: Des vins de haut vol, avec beaucoup de finesse, d’équilibre et de caractère, à un prix très correct, pour du Sauternes (78$ pour le 2005 à la SAQ), dont les coûts de production sont nettement plus élevés que les vins de table de Bordeaux, fussent-ils premiers crus. Le 2009 était très jeune, et donnait cette impression compacte que les meilleurs vins de garde donnent en début de parcours: tout est là, mais retenu et réservé. De la cire d’abeille, un peu d’amande, de la poire séchée, beaucoup de longueur, mais il lui faudra du temps pour s’ouvrir. Le 2005, porté sur le caramel et la marmelade d’oranges de Séville, avec un nez très ample et ouvert, montre le chemin que l’autre pourrait emprunter – et aussi la longue vie que ces vins ont devant eux. Pas lourd ou riche pour une miette, ni l’un, ni l’autre. (Agence: Francs Vins)

Stronghold Nachise 2009: Le chanteur du groupe Tool, Maynard James Keenan, a décidé de faire des vins de terroir sur des coteaux abrupts de son Arizona natal – une aventure qui a même fait l’objet d’un documentaire intitulé Blood into Wine. Et alors? Alors c’est vraiment bon – en tout cas, le Nachise 2009, cet assemblage de cépages du Rhône, avec une part de petite sirah, est intense, savoureux, bien épicé, témoin d’un lieu ensoleillé mais sans lourdeur. En sachant que les vignes sont toutes jeunes, c’est tout à fait prometteur. Vaut les 31$, environ, qu’il coûte au Québec, qu’on soit fan de Tool ou pas. (Agence: Anthocyane – en importation privée)

Pouilly-Fuissé Vieilles Vignes 2008, Domaine Pierre Vessigaud: Quand on dit qu’un vin fait la queue de paon, c’est à ce genre de vin que l’on pense. Je l’ai goûté, j’ai trouvé que c’était bon, même très bien, un chardonnay avec une belle tension, équilibré au possible. J’ai fait un signe favorable au vigneron et ensuite, mon expression a changé, au fur et à mesure que les saveurs s’ouvraient, qu’une ampleur et une rondeur remarquables s’installaient en finale. Wow. (Agence: Vins Alain Bélanger – en importation privée)

En plus de pouilly-fuissé, les Vins Alain Bélanger avaient aussi ce très sympathique Valençay, frais et gouleyant, bon rapport qualité-prix à moins de 20$

Barbera d’Alba Superiore 2008, Azienda Vinicola Palladino: Ce n’est pas la première fois que je goûtais les vins de cette maison piémontaise, et j’y retourne toujours avec plaisir. Des saveurs affirmées, avec une petite touche un peu sauvage qui vous garde les sens éveillées, dans le cas des barbera. J’ai toujours le goût d’y revenir, également pour le Barolo, avec de la substance et de l’élégance. (Agence: Olea).

Ruberpan 2008, Pieropan: Très beau rouge de Vénétie par un maître du soave. Les saveurs de cerise séchée et de cuir/tabac qu’on retrouve dans les bons rouges de la région, de la profondeur et beaucoup de buvabilité. Toujours très satisfait des vins de cette maison. (Agene: Enotria Internationale – en reconduction à la SAQ)

Saint-Véran Les Mandeliers 2009, Domaine Arnaud Combier: D’un jeune vigneron énergique, un chardonnay bio, vinifié naturellement et sans soufre, au nez riche et ample, avec une bouche à l’avenant, mais monté sur une colonne vertébrale bien droite. Tendu juste comme il faut, avec une belle matière. Vaut amplement son prix – sous les 25$. (Agence: Symbiose – en importation privée)

Mercurey Blanc 2008, Domaine du Meix-Foulot: Très beau bourgogne blanc avec cette acidité citronnée que j’aime tant, de la fraîcheur et de la vivacité, mais le tout bien enrobé de juste ce qu’il faut de gras, avec une belle intensité aromatique. Bien aimé le rouge, aussi, mais c’est le blanc qui m’a fait le plus d’effet. (Agence: La Fontaine Vins et Liqueurs – importation privée).

Côtes du Rhône 2008, Château de Montfaucon: Un agréable côtes-du-rhône avec du beau fruit, une petite touche de poivre, une bonne longueur et pas de lourdeur. Destiné à la SAQ, sous les 20$: un bon rapport qualité-prix. Jolie curiosité, la maison faisait aussi goûter un vin de table appelé le Vin de M. le Baron de Montfaucon, assemblage de 15 (!) cépages chaleureux, qui s’anime bien en bouche, comme si tous les cépages voulaient montrer leur part dans le total. (Agence: La Fontaine Vins et Liqueurs)

Et pour la suite?

La seule ombre au tableau – ou enfin, la seule interrogation – tient à la suite de l’événement, dans le contexte de la fin du Salon de Montréal et de son remplacement par la Grande dégustation de Montréal. Jusqu’à maintenant, le Salon de Québec alternait avec celui de Montréal, les deux étant programmés aux deux ans. Toutefois, la Grande dégustation, présentée en octobre, sera annuelle. Les agents et autres participants seront-ils prêts à faire les deux événements? Si les deux formules sont très différentes, on peut imaginer que chacun pourra y trouver son compte, ses participants et son public.

Salon des vins de Québec: quelques détails de plus

Dans mon billet précédent, lors de l’annonce de la programmation du Salon des vins et spiritueux de Québec, j’avais dit que je chercherais des informations supplémentaires sur les vignerons présents et les soupers ou soirées spéciales organisées à l’occasion du Salon. Que voici donc, dans la mesure des informations reçues.

Tout d’abord, rappelons la base: le Salon sera ouvert du 11 au 13 mars, au Centre des Congrès de Québec. Après une période réservée aux professionnels, le 11 mars de 10h à 16h, le public pourra aller déguster le vendredi 11 de 16h à 21h, le samedi 12 de midi à 20h, et le 13 de midi à 17h. Les billets sont 15$ sur place, 12$ en prévente dans les succursales de la SAQ et chez Vinum Grappa.

Des soirées tranquilles

À moins que j’aie manqué quelque chose, il n’y aura malheureusement pas beaucoup de soupers spéciaux avec les vignerons dans les restaurants de Québec, autour du Salon. Je n’ai recensé que deux activités.

Premièrement, la soirée de pré-ouverture du Salon, au Capitole de Québec, une activité bénéfice au profit du mouvement Ça bouge, où plusieurs vignerons seront présents. 120$ le billet, au profit de la vitalité de notre belle capitale.

Deuxièmement, un après-salon festif au Cercle organisé par Symbiose Vins et Cie, où se retrouveront des vignerons de plusieurs agences. C’est gratuit, très informel et ça devrait être fort sympathique.

Pour le reste, si quelqu’un sait quelque chose, dites-le moi!

Les vignerons

Je vous avais déjà parlé de quelques vignerons dans le billet précédent. Voici en vrac ce que j’ai appris depuis. Fiez-vous au nom des agences pour les retrouver sur le plan du salon.

Les Vins Alain Bélanger arrivent avec une fort belle délégation: Marc et Jocelyne Parcé de La Rectorie et de La Préceptorie, dans le Roussillon, Bertrand Minchin (La Tour Saint-Martin et le Claux Delorme), Aurélien Fiardet de Terroirs originels dans le Beaujolais, Patrick Baudouin du domaine du même nom dans les Coteaux du Layon, Guilhem Durand du Mas Les Tourelles, dans les Costières de Nîmes, José Castelo Branco d’Encosta do Guadiana, au Portugal, ainsi que Jean-Pierre Colas, anciennement de Peninsula Ridge, dans le Niagara, et maintenant passé chez Thirteen Streeth (avec des cuvées sous son propre nom, aussi).

De son côté, la jeune agence Passion Gourmet reçoit Gilles Meimoum, du Domaine Trénel et fils , qui propose plusieurs cuvées du mâconnais et du beaujolais.

Chez Raisonnance, les invités sont Claire Ouzoulias des Vignobles Ouzoulias, à Bordeaux, et Olivier Richard du Château de la Selve, un domaine biodynamique de l’Ardèche.

Chez Réserve et Sélection, vous pourrez rencontrer Pascal Marchand, le plus célèbre Québécois de Bourgogne, et Patrick Brunel, du Château de la Gardine, à Châteauneuf-du-Pape.

Finalement, Francs Vins reçoit des vignerons qui seront pour la plupart parmi les conférenciers du Salon: Martine Langlais Pauly, de l’excellent Clos Haut Peyraguey (Sauternes – une des belles rencontres du salon 2009), Paul Rieflé du Domaine Rieflé (Alsace), Gérald Fagnoni du Château Philippe-le-Hardi (Bourgogne), Jacques Boscary du Château Rouquette sur Mer (Languedoc) et Jérôme Quiot de Châteauneuf-du-Pape.

Ça fait pas mal de personnes intéressantes à rencontrer, non?

Allez, bon salon à tous.

Quand James Suckling aime les vins québécois

Je ne suis pas un grand fan de James Suckling, je suis pour le moins sceptique de sa façon de marquer les vins sur 100 points et je me suis interrogé, comme beaucoup de collègues du monde du vin québécois, sur la promotion qu’il a mené avec la SAQ, ces dernières semaines (voir l‘article de Bill Zacharkiw dans The Gazette, à ce sujet). Ceci dit, je ne peux m’empêcher de me réjouir qu’en dégustant des dizaines de vins canadiens, il y a deux semaines, à Montréal, il ait beaucoup aimé quelques vins québécois.

Voyez plutôt ses notes, d’abord sur le Vidal 2007 du Domaine Les Brome:

This is like a Pinot Gris from Alsace with some good vanilla cream and dried pineapple aromas and flavors. It’s full, fruity yet dry. Lots going on. Lavender and sandalwood. Fascinating.

Et sur le Saint-Pépin Réserve de la même maison:

Reminds me of a white Bordeaux with sesame seed and lemon curd character. Full bodied, with good fruit and chalky finish. Dried fruits too. Made from St.-Pepin, a hybrid.

Très belles notes aussi pour le Saint-Jacques Réserve, un assemblage d’hybrides blancs du domaine du même nom:

Fascinating aromas and flavors of pears, melons and green apples. Stylish white. Lean and fruity with a butter undertone. Like it. Hybrid blend and stylish.

Il a aussi beaucoup aimé le vin de glace du Vignoble Le Marathonien, un des meilleurs produits au Québec, selon moi:

Like a BA Scheurebe from Rheinpfalz. Full bodied, with intense honey, molasses and toffee. Very intense and powerful. Crazy finish. Very sweet. Made in Quebec. Wow.

Pour ce que ça vaut, ces quatre vins dégustés dans les circonstances que Suckling précise ici ont obtenu une note supérieure à 90. Je m’interroge un peu sur les millésimes qu’il a dégustés, puisqu’on parle, sur le site, du 2007 pour le Vidal Les Brome et le Réserve Saint-Jacques, qui ne sont pas les millésimes courants. Les vignobles ont probablement choisi d’envoyer des vins un peu plus matures, d’un très bon millésime – ce qui, si c’est bien le cas, semble avoir été une très bonne décision. Le rapport complet sur les vins canadiens est réservé à ses abonnées, mais on peut avoir accès aux critiques par ce lien. Les notes sur les vins canadiens sont datées du 26 février.

Pour tout vous dire, j’ai réalisé récemment une entrevue avec James Suckling, entrevue qu’il a d’abord hésité à m’accorder, ayant vu les nombreuses critiques, parfois assez dures, que j’ai formulées à son sujet, sur Twitter et sur un billet de mon blogue anglais, à propos de l’échelle de 100 points. Après avoir discuté de la chose, l’entretien a été assez sympathique, au total, et il a répondu de bonne grâce à des questions parfois critiques sur son approche et le contexte parfois un peu houleux qui a entouré son départ de Wine Spectator et le lancement de son propre site. Un point pour lui.

Pour le reste, je vous laisserai juger en mai, quand le tout sera publié.

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