J’aime particulièrement le pinot noir quand il est léger, clair, aux arômes frais et friands. Pas nécessaire de trop en mettre: ce cépage est à son meilleur quand il fait dans la dentelle, dans la délicatesse. Voyez ce qu’en fait un Josh Jensen en Californie, malgré la chaleur et le soleil de la Central Coast, et vous verrez qu’il est possible de préserver cette délicatesse dans presque tous les vignobles. Ce qui n’empêche pas nombre de producteurs d’essayer d’en faire des versions musclées et opaques, comme s’ils essayaient de faire la compétition à des syrahs ou à des cabernets.
Pour éviter cette surenchère, j’aime bien me tourner vers les pinots de terroirs perçus comme plus « petits », de coins plus frais comme l’Alsace, le Valais ou le Trentin, dans le nord de l’Italie. Ce soir, par exemple, j’ai goûté un pinot nero del Trentino, justement, le Ritratti 2005 de la Cantina La Vis, une coopérative établie en 1948 dans la Valle di la Cembra. Avec des vignes assez jeunes et des rendements tout de même relativement élevés (entre 50 et 60 hectolitres à l’hectare), la coopérative produit (suite…)