Vente internet de vins rares à l’hôtel des Encans: grandes bouteilles et bric-à-brac

L’annonce est arrivée dans une grande enveloppe à la mi-mai, avec à l’intérieur un document cartonné de luxe, signalant un événement rare. Approchant la retraite, Michel Gillet, du restaurant Les Chenêts, souhaite se départir de son exceptionnelle cave, d’où une vente aux enchères sur Internet sous l’égide de l’Hôtel des encans, maison dirigée par Iégor de St-Hippolyte.

La dite vente, qui se poursuit jusqu’à lundi, 8 juin, 16h, comprend quelque 402 lots en tous genres, avec une dominante de bordeaux des années 80 et 90. Tous peuvent participer aux enchères, en s’enregistrant sur le site et en faisant une offre. N’oubliez juste pas qu’après, si on gagne, il faut payer…

Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y en a de tous les genres et pour tous les goûts.

Il y a des trucs magnifiques. Des lots de Tignanello 1983, 1986, 1987, trois Lafite-Rothschild 1986, un Matusalem (6 litres) de Lynch-Bages 1983, un autre Matusalem de Romanée-Conti 1972, plusieurs lots d’Opus One, six Haut-Bailly 1985, quatre Pétrus 1978, pour n’en nommer que quelques-uns. Du très haut de gamme.

Il y a aussi des trucs très sympathiques, comme cette douzaine de Château de Chantegrive, un très beau Graves, dans un très bon millésime (1996). Ou encore ces lots de magnums de Farnito, un solide cabernet toscan de la maison Carpineto. Ou ces lots de Cigare Volant, de Bonny Doon, et d’Anjou 2004 du Domaine Richou. Pas des cuvées exceptionnelles, mais des vins de très bon aloi, qu’on pourrait déguster à maturité avec beaucoup de plaisir.

Et finalement, il y a une sorte de bric-à-brac de machins disparates et de trucs un peu moins attrayants. Comme une quantité impressionnante de bordeaux 1992, un des pires millésimes des trente dernières années – pluvieux, frais, vraiment pas fait pour vieillir. Une douzaine de bouteilles de Chardonnay Louis Latour 2006. Un lot composé de deux chablis grand cru 1988 et de deux vins de glace 1995 d’Inniskillin. Un paquet de Passetoutgrain vieillissant.

Vous voulez deux Montus 1986? Il faudra prendre 9 bouteilles des vins de pays signés Francis Cabrel. Vous voulez quelques cabernets sauvignons de Napa de Robert Mondavi? N’oubliez pas les deux bouteilles de chardonnay Woodbridge (oui oui, Woodbridge). Ça vient avec. 

Bref, à la fois l’occasion de se payer la traite à toutes sortes de prix, mais aussi quelques lots à considérer avec une relative méfiance: neuf bouteilles de merlot du Frioul de 1991, même bien conservées… mettons que je ne suis pas convaincu.

Reste que l’occasion de participer à une vente aux enchères est particulièrement attrayante – et assez rare, au Québec. Et qu’il y a quelques lots qui m’attirent passablement. Bref, j’ai jusqu’à lundi, 16h, pour voir qui remportera la négociation, entre le coeur, les papilles et la raison.

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Rencontres avec des vignerons: Guiberteau, Nusswitz, Pieropan, Pago del Vicario et cie

«Vous buvez chez lui et vous crachez chez moi? C’est du propre, ça, monsieur!

– Vous en faites pas, tout à l’heure, je ferai l’inverse!»

C’est en ces termes et avec un grand éclat de rire que j’ai rencontré Philippe Nusswitz, lors du récent Salon des vins de Québec. Au kiosque des Vins Alain Bélanger, je goûtais les vins de Romain Guiberteau et, que voulez-vous, le crachoir était du côté de chez Nusswitz. Ce qui m’a valu deux belles rencontres.

Une belle façon de démontrer que (suite…)

Opération Italie à la SAQ: en ligne, svp?

Depuis l’année dernière, la Société des alcools du Québec a regroupé ses efforts promotionnels saisonniers en mettant à contribution tous ses outils, dans toutes les gammes de prix. C’est ainsi qu’à l’automne 2008, deux opérations du Courrier Vinicole sur les Grands vins de Bordeaux 2007 et sur les seconds vins des grands châteaux de Bordeaux 2005 avaient lieu en parallèle avec le lancement de la revue Cellier (avec ses arrivages) sur la France (et en particulier Bordeaux), avec une revue Tchin Tchin également sur la France, et avec une Foire des vins de France en succursale, avec circulaire à la clef.

En ce mois de mars, (suite…)

Dégustation: Chianti Classico Riserva 1997, Vigneti La Selvanella, Melini

Dès la fin de la vendange, il était rapidement devenu clair que 1997 serait un des grands millésimes du 20e siècle, en Toscane. Un début de saison hâtif, des températures clémentes, ensoleillées mais pas brûlantes, pendant toute la saison: tout était à peu près optimal pour produire des vins de haute qualité et bâtis pour durer.

Cette cuvée réserve de la maison Melini, domaine tricentenaire installé au coeur du Chianti Classico, a de quoi montrer que la réputation du millésime est loin d’être surfaite. Vendue à un prix tout à fait raisonnable (le millésime 2003 se détaille 25$ à la SAQ), elle provient d’un vignoble de 43 hectares avec exposition au sud-ouest, à quelque 400 mètres d’altitude. (Pour la fiche complète du millésime 1997, cliquez ici).

Le simple fait d’ouvrir la bouteille (suite…)

Retour au royaume des vins à (très) petit prix

Au début de l’année dernière, j’avais écrit sur ce blogue un article faisant le tour de quelques bouteilles à moins de 10 dollars, pour voir de quel bois (de quels copeaux?) ces vins pour petits budgets se chauffent.

L’article, si je me fie aux statistiques du blogue, reste très populaire. Normal. Avec des budgets limités, on cherche toujours l’aubaine, le grand plaisir à petit prix. Et avec le temps des Fêtes, l’idée de recevoir la famille élargie sans se ruiner – et sans avoir l’air cheap – est plutôt attrayante. Et voilà en prime qu’il y a cette crise financière qui se complique…

Alors me revoilà avec une petite série de vins à moins de 10$, voire même à moins de 9$. Pas de Latour du pauvre là-dedans, mais quand même, quelques trucs très buvables et parfois surprenants. Je continue à maintenir que (suite…)

Note de dégustation: deux blancs oubliés

Pas toujours évident de savoir ce qui assurera le succès d’un vin, particulèrement quand le style, l’appellation et/ou le cépage sortent de l’ordinaire.

Un chardonnay de Californie ou un Bordeaux n’ont pas à faire franchir une barrière de découvertes, pour un amateur qui ignorent autrement tout de la maison dont provient le vin. Pour un Arneis du Piémont ou une Mondeuse du Jura, il faut des amateurs un cran plus curieux.

À la Société des alcools du Québec, ces jours-ci, (suite…)

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