Belle aventure, cette semaine, lorsque j’ai participé à l’enregistrement de Tout le monde s’en fout, une émission de télé et de radio animée par Matthieu Dugal et diffusée à Vox Télé et à la radio CHYZ FM, à Québec. Destinée à offrir un, disons, méchant contraste à la très célèbre Tout le monde en parle, l’émission observe les nouvelles qui ont moins fait les manchettes au cours de la semaine et cherche, avec ses invités, à sortir un peu des sentiers battus.
Tout ça a commencé quand Matthieu m’a demandé sur Twitter quel vin irait bien avec les White Stripes. «Quelque chose avec de l’acidité. Et qui fait des bulles, je dirais. Ou plus précisément, qui fait « pop! »,» que je lui ai répondu.
Faut croire qu’il a aimé ça, puisqu’il m’a ensuite invité à venir parler vin et musique à Tout le monde s’en fout – TLMSF, pour les intimes – en compagnie d’Arnaud Cordier, responsable de la programmation du Théâtre Petit Champlain. L’émission sera diffusée ce soir (dimanche 14 mars 2010), à 20h, avec plusieurs reprises et la possibilité aussi de voir l’émission sur Internet.
Avant de parler musique, nous avons parlé vin et tremblement de terre, en référant au Chili, dont l’industrie viticole a été durement éprouvée par le tremblement de terre du 27 février. On parle d’au moins 125 millions de litres de vin perdus et donc, de centaines de millions de dollars de pertes financières à un moment assez crucial de l’année, puisque le Chili tombe présentement en pleine saison des vendanges, avec des milliers de travailleurs qui ont perdu leurs maisons et des caves jetées à l’envers par les violentes secousses. C’est ça aussi, un tremblement de terre: un désordre socio-économique majeur, qui peut affecter assez longuement des secteurs d’activités cruciaux.
Pour faire le pont entre la discussion de tremblements de terre et la chronique musique et vins, Arnaud Cordier avait déniché un choix musical chilien tout à fait original et sympathique: Moreno, un chanteur dont les pièces jouées à la guitare ont un beau côté rêveur.
Avec la musique de Moreno, nous avons bu une cuvée Primavera du Clos Ouvert, un assemblage assez bien fourni (40% carignan, 15% cabernet-sauvignon, 15% syrah, 15% país et 15% autres) créé par Louis-Antoine Luyt et sa bande du Beaujolais, débarquée depuis quelques années dans les vieilles vignes quasi-oubliées de la campagne chilienne. Un vin dense, concentré, mais en même temps débordant d’arômes frais et expressifs, passant du fruit noir aux notes florales. Une vraie beauté, importée par la maison Rézin.
Je ne croyais pas avoir si bien choisi, dans le thème du tremblement de terre. La cave du Clos Ouvert a été chamboulée, les barriques ont volé dans tous les sens, les bouteilles ont été secouées. La vendange a démarré sans électricité et le boulot sera très dur. Mais surtout, comme on peut le lire sur un site créé par les proches des vignerons, Louis-Antoine Luyt, sa femme et son fils l’ont échappé belle quand un mur de leur chambre à coucher s’est effondré, coinçant Louis-Antoine sous des pierres. Finalement, tout le monde est vivant et le travail pourra se poursuivre, mais il s’en est fallu de peu. Le village de Cauquenes, où sont installés les Luyt, a été lourdement frappé, avec quelque 200 morts et des édifices majeurs dévastés. Au travers de cette destruction, on boit, très littéralement, à leur santé.
Pour le reste de la chronique, on a écouté du Tindersticks, un groupe qui mérite du gros rouge bien corsé et profond. Ce qu’on a trouvé en la personne d’El Bonhomme, un vin rouge de Valence fait de monastrell (mourvèdre) et de cabernet sauvignon par une Québécoise installée en Espagne, Nathalie Bonhomme. Le mourvèdre, ça tient bien sous la chaleur et ça permet à ce vin de garder une fermeté intéressante, malgré la dose élevée de soleil qu’on sent à chaque gorgée.
Sur une note un peu plus légère, nous avons également bu du Matteus, un rosé légèrement pétillant du Portugal qui connut autrefois un succès renversant, autour de l’époque qu’évoque le groupe Beach House avec l’image un brin rétro de sa page MySpace. En plus, du rosé pas cher, ça semblait bien approprié pour boire à la « beach house », pour le weekend d’un « Teen Dream », selon le titre du plus récent album de ce duo branché. Le genre de weekend où on se fout de tout.
Ceci dit, le titre de l’émission, est-il nécessaire de le préciser, comporte une bonne dose d’ironie. Il vise surtout à dire: « regardez de quoi on ne parle pas » et à nous faire voir, justement, au-delà des seules manchettes. C’est pour ça qu’il me fera plaisir d’y retourner – et que je vous recommande d’y jeter un coup d’oeil attentif.
Bonjour,
merci pour votre billet. Pour vos lecteurs qui s’intéresse au sort de Louis-Antoine et Dorothée et de leurs efforts pour se sortir du mauvais pas dans lequel ils sont depuis le tremblement de terre, je voulais vous indiquer la page facebook que nous avons créé : http://www.facebook.com/group.php?gid=10150108519625386
Soutenez Louis-Antoine et Dorothée, buvez du vin !
Merci du commentaire et du lien vers la page Facebook. Et bravo pour vos efforts.
La suggestion de boire du vin en est une bonne: réservez donc un carton de Clos Ouvert auprès de Rézin. Soutenir leur vignoble, c’est une bonne cause qui fait du bien.
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Anne-Renaud
anne-renaud@soschaudrons.net
Bonjour Remy!
Je suis un grand fan des accords musique/vin? J’ai un blog (en anglais) qui propose certains accords, je t’invite a faire une tour!
http://www.bottledj.com
Merci
~Steve
Très cool! C’est un exercice bien amusant, ces accords d’accords et de raisins. Like a Hurricane et du malbec? Pas mal…
le vin du Domaine de la Fully ne peu pas étre vendu au Québec car la s a q fait la course aux médailles. mais un petit vognoble comme le Domaine de la Fully de 14 hectares en organic wins bio- dynamique ne présente pas ses vins aux concours internationaux car 20 a 40 Euros par échantillons sa a un cout trop élevé pour un petit vignoble
Il y a plus d’une façon d’entrer au Québec. Il faudrait peut-être mieux vous trouver un agent capable de vous représenter et de faire valoir vos produits auprès du public, des restaurants et de la SAQ, probablement d’abord par l’importation privée (vente directe aux restos). Il y a beaucoup de monde qui se bousculent au portillon pour entrer sur les rayons de la SAQ. Il est normal qu’il y ait beaucoup d’appelés, peu d’élus… et pas juste à cause d’une course aux médailles.
[…] priori, c’était dimanche que j’aurais dû publier ce billet, à propos de la deuxième chronique vin et musique que j’ai eu le plaisir de concocter avec Arnaud Cordier, pour l’émission Tout le monde […]