Si vous êtes amateurs de belles bouteilles, il vous reste jusqu’à minuit, lundi soir (23 novembre) pour placer votre commande au Courrier Vinicole La Relève France | Espagne, un catalogue au principe original, qui offre, comme d’habitude, un choix de cuvées intéressantes, parfois rares et pas toujours à des prix stratosphériques. Innovation appréciable – un retour, en fait, après quelques incompréhensibles années de recul technologique – on peut faire sa commande par Internet. Au lieu de se courir un télécopieur ou de se chercher un timbre (on s’en sert si souvent, de nos jours…), voilà que vous pourrez procéder de façon instantanée. Il était temps!
Ceci dit, ce Courrier Vinicole consacré à « La Relève France | Espagne » me laisse un brin perplexe.
Un peu comme c’était le cas pour les Pastilles de goût, le problème n’est pas tellement dans le concept, mais plutôt dans l’exécution.
Pour la plupart des gens, la relève, c’est la jeunesse, la nouveauté, ceux et celles qui percent, qui renouvellent fraîchement les domaines, les régions où ils travaillent. Le jeune groupe qui explose sur la scène musicale avec un son inédit. L’entrepreneur fraîchement sorti de l’université qui innove et trouve sa place sur le marché. Le vigneron qui change la direction d’un domaine ou crée le sien et montre rapidement une grande promesse. C’est ce qu’on laisse entendre dans la présentation du catalogue, constitué de «51 produits issus d’une nouvelle génération».
Mais la relève, ce n’est donc pas le milieu de carrière – ni, évidemment, l’expérience du vétéran. D’un point de vue personnel, je ne suis pas vieux, il me reste un bon quart de siècle de carrière devant moi, mais je rigolerais franchement si on me disait que je fais partie de la relève.

Après vingt ans aux commandes du domaine familial, Michel Chapoutier fait-il vraiment encore partie de la "relève"?
C’est pourquoi je sursaute en voyant que la Relève définie par l’équipe du Courrier Vinicole inclut Michel Chapoutier, qui a repris le domaine de son grand-père il y a bientôt vingt ans, Étienne de Montille, qui vinifie les vins du domaine familial depuis 1989 (et qui sera de passage à Montréal Passion Vin, la fin de semaine prochaine), ou encore Pascal Chatonnet, qui oeuvre dans le vin depuis les années 80 et qui a mis le Château La Sergue en route en 1996. Autre exemple, on présente Jean-Bernard Larrieu comme la relève du Clos Lapeyre, dans le Jurançon, en précisant qu’il «a débuté en 1985 à l’âge de 22 ans».
Je reste aussi perplexe en voyant Emmanuel Cazes, jeune relève du Domaine Cazes, certes, mais représenté par un vin doux naturel de 1990 qu’il n’a certainement pas vinifié lui-même. Du côté des Moueix, même problème avec un Château Bélair 2000, qu’on lit à Édouard Moueix, fils de Christian, entré dans l’entreprise familiale en… 2002 et à Bélair lors de l’acquisition par les Établissements Moueix en… 2008.
Même hésitation devant le Silex 2007 de Didier Dagueneau: Louis-Benjamin et Charlotte Dagueneau sont maintenant aux commandes du domaine familial, mais le 2007, c’était encore le vin du paternel, mort en septembre 2008.
Entre le Silex ou le Volnay des de Montille, ce n’est surtout pas la qualité des bouteilles qui me pose problème. La Sergue, pour l’avoir goûté le printemps dernier, est un excellent vin et un très bon rapport qualité-prix, à 45$. Je suis sûr que Bélair 2000 est loin d’être de la piquette. Mais que font-ils dans un catalogue de « La Relève »?
Avec un concept aussi dilué, on perd l’occasion de pointer vraiment, avec un véritable travail de recherche, les vignerons qui sont à définir l’avenir du vin, ceux qui arrivent fraîchement sur la scène et qui sont à créer les grands vins de demain. Là, on aurait peut-être fait de parler de familles du vin ou de générations, tous simplement, puisqu’on finit par simplement illustrer le processus traditionnel de succession, dans d’innombrables domaines viticoles.
Il se pourrait très bien que je cède à la tentation en achetant un Hermitage de Yann Chave à 33$, le Jurançon La Magendia de Lapeyre au même prix, un Mas Karolina du Roussillon à 23$, ou encore un Auxey-Duresses d’Estelle Prunier à 55$. Je ne vais pas bouder mon plaisir à cause d’un flou dans les définitions. Mais j’aimerais bien que l’on soit un peu plus précis dans les concepts, ceci dit: que dirait-on si un catalogue Nouveau Monde nous offrait des Bourgogne et des Brunello en nous disant qu’ils sont de style nouveau monde?
Le AD 1er cru des Prunier est superbe, dégusté au domaine en juillet passé, ce vin, d’un des plus beaux climats de la commune, est bati pour la garde…d’un style qui tend vers le pommard, sans l’austérité de certains…
Par contre le prix fait grincer des dents… j’ai payé ce vin 19 euros TTC au domaine… Ici 55$ !
Sachant le prix de vente ici, M. Prunier en était bouche bée…
L’écart de prix entre la vente au domaine et la SAQ est toujours important – bien que ce cas-ci me semble un peu élevé, en effet. Je suis content de savoir que le Prunier semble valoir le détour. Moi qui hésite toujours jusqu’à la dernière minute, je pense bien l’inclure dans mes achats. Malgré tout, c’est quand même moins cher que d’aller le chercher au domaine…
Moi aussi, j’ai commandé une bouteille du AD pour accompagner sa soeur en cave…
Pour mieux illuster l’indécence de l’ecart du prix du AD (rapport $/E=2.89), j’ai verifié au hasard un autre vin du CV. Le #41 Klys 2005 du Clos Troteligotte est vendu 12E au domaine (cf. http://www.clostroteligotte.com/les%20tarifs.htm), et 25$ dans le CV (rapport $/E=2.08)… ca c’est un bon « deal » !
Comment expliquer l’écart? Faudrait peut etre demander à M. Marsan 😉
découvrir la relève française en visitant le salon professionnel des vins du Fenouillèdes…
lundi 19 avril 2010 à Tautavel (tout près de Perpignan)
accueil de 9h à 19h
Relève ou non, les Fenouillèdes sont un terroir qui mérite d’être découvert. Certains de mes vins préférés proviennent de vieilles vignes bénéficiant du relief, du schiste et de la fraîcheur relative des Fenouillèdes. Je prends bien note de l’événement.
Bonjour Monsieur,
Pouvez-vous répondre à la question suivante :
Combien de bouteilles de Cuvée « Faîte rouge 2005 ont été conditionnées le 9 novembre 2007 par la cave de Plaimont.
Cela me ferait grandement plaisir si vous pouviez me répondre ou me donner une indication.
Merci d’avance.
Micheline.dh@skynet.be
Voilà une question bien spécifique et bien technique à laquelle j’aurais bien du mal à répondre. Je vous conseillerais de vous adresser directement à la cave: http://www.plaimont.com/.