Une remarque, pour commencer, à propos des millésimes: 1995 a été un millésime très chaud et très ensoleillé, à Bordeaux, un peu comme 2000 ou 2005. Les vins ont de la structure, du fruit, de la profondeur, de l’élégance. Et beaucoup moins d’alcool que les millésimes récents.
Ce qui n’est pas une question de qualité, mais bien de choix de viticulture et de vinification qui favorisent les plus hauts degrés d’alcool. Oubliez le réchauffement planétaire: si les vins ont plus d’alcool, c’est à cause de l’homme, beaucoup plus qu’à cause de la nature.
Une preuve? Le Château de la Tour 1995, fait d’une grande majorité de merlot (82%) complété par les deux cabernets et un petit point de petit verdot, titre 12,5% d’alcool. Le même Bordeaux supérieur, repabtisé Château Pey La Tour, offre pour le millésime 2006, vraiment pas exceptionnel en termes de chaleur et d’ensoleillement, un solide 14,0%.
Le 1995 est-il mince pour autant? Point du tout. Il montre de riches arômes de cacao et de café, doublé de confiture de fraise, de cerise mûre, avec une pointe d’iode qui prend de l’ampleur à mesure que le vin prend l’air. D’une belle couleur grenat, il a encore tout le tonus voulu, sur des tannins bien fondus. Rien de sec ni de végétal. Des raisins bien mûris, un bel équilibre, un vin qui se boit bien. Pas une grande complexité, mais une évolution harmonieuse et un vin sans lourdeur. Rien pour faire croire que 1,5% d’alcool de plus serait nécessaire pour ajouter quoi que ce soit.
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