Vous avez une cave bien garnie? Soyez discrets.

Le Journal de Québec d’aujourd’hui mettait à sa Une l’histoire d’un « Arsène Lupin du vin » qui a fait des trous significatifs dans les réserves de certains des grands collectionneurs de vins de la région de la capitale nationale. Un voleur habile qui ne manque pas de finesse, en allant même jusqu’à stationner une voiture similaire à celle de l’épouse d’une de ses victimes, pour pouvoir sortir en douce les bouteilles convoitées.

Un bon ami français avait subi le même sort, il y a une dizaine d’années. Bien assuré, il n’allait pas subir de pertes financières, mais je dirais que c’était le cadet de ses soucis. Comment remplace-t-on un Château Mouton-Rothschild qu’on a reçu des mains du Baron Philippe lui-même? 

Autre élément troublant, dans tous les cas, ces vols ont des allures de délit d’initié. Les bouteilles sorties de la cave étaient systématiquement les meilleures du lot. On prend le Lafite, on laisse le Rauzan-Gassies. On subtilise le Sassicaia, on laisse le Ruffino.

Ces voleurs ne rentrent pas au hasard, comme pour le moindre des larcins. Ils ont identifié leurs victimes, surveillé leurs absences et fait des prélèvements bien précis.

Bref, il faut qu’ils aient trouvé le moyen de savoir ce que contient la cave. Au détour d’une conversation, ou par un intermédiaire bien informé.

Ce qui revient à dire qu’on est mieux d’exercer la plus grande des discrétions, si on a une grande cave et des très grands crus. Faire étalage de ses plus grands trophées ne vous rapportera pas que de l’admiration, mais aussi de l’envie.

Autre plan? Plutôt que la cave rutilante, aux casiers impeccables et bien en vue, pourquoi ne pas conserver une partie des grands crus dans de très quelconques boîtes de carton, rangées sous vos albums vinyles de jeunesse et les décorations de Noël. Si jamais il vous arrive un malheur, vous serez peut-être très heureux, paradoxalement, de ne pas avoir eu vos bouteilles à l’oeil.

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