Vendredi du vin 21: Voyages en Grèce et en Hongrie

 

L’invitation au voyage de l’ami Julien Marchand, pour le 21e Vendredi du vin, était irrésistible: sorir des sentiers battus (c’est-à-dire des 10 premiers producteurs mondiaux de vin) à la recherche de saveurs peut-être un brin moins connues et de cépages moins internationaux.

C’est du moins comme ça que j’ai choisi de l’interpréter. Car le Canada ne faisant pas partie des 10 premiers producteurs mondiaux, j’aurais pu opter pour un vin canadien et ne pas aller voir beaucoup plus loin.

Prenez ce cabernet sauvignon 2006 Black Sage Vineyard de Sumac Ridge, un des plus vieux vignobles en activité dans l’Okanagan. Une belle bouteille, intense, concentrée, avec des arômes de fruits noirs et de café – de liqueur de café, même – un bon équilibre en bouche, sur un taux d’alcool de 13,5%. Voilà qui n’aurait pas démérité, pour ce VdV.

Mais bon, je voulais aller voir plus loin. Et dans le secteur « Autres pays » de ma succursale du coin de la SAQ, je suis tombé sur quelques très intéressants candidats. Un zweigelt autrichien, du pinot noir de Sierre de chez Rouvinez, en rouge. Le pinot noir de Sierre, pour moi, remarquez, un peu comme pour Olif, n’était pas très exotique, puisque j’ai le bonheur de goûter assez souvent les vins suisses.

Et de toute manière, ce sont les blancs qui ont le plus retenu mon attention. Un furmint 2006 de la Royal Tokaji Wine Company, du côté de la Hongrie, et un dénommé Xerolithia, venu de Crète, et fait du cépage vilana. Lequel prendre?

Je n’ai pas choisi. Et j’ai donc dégusté les deux.

Le vin hongrois est donc un blanc sec fait de cépage furmint, le cépage principal dont on fait les vins doux de Tokaji, ces petits bijoux dont la Royal Tokaji a si largement contribué à faire revivre le plein potentiel. Rien à voir avec un liquoreux, bien évidemment. Mais on note la fraîcheur, le côté net des arômes d’agrumes et de rhubarbe – et en fait, l’acidité qui permet de faire les meilleurs liquoreux. La longueur en bouche et l’intensité des saveurs en font un vin fort agréable. Très jeune encore, ce furmint pourrait certainement vieillir quelques années: le laisser s’ouvrir quelques heures, en tout cas, l’aide à bien s’exprimer. On l’a bu avec une fondue au fromage: vraiment rien à redire, de ce côté.

Dans le cas du vin crétois, il est fait d’un cépage très typique de cette grande île où le vin est une tradition multimillénaire: le nom du vin, Xerolithia (Ξερολιθιά, en grec), évoque d’ailleurs les terrasses de pierre antiques qui entourent les vieux vignobles de la région. On cultive particulièrement le vilana dans l’appellation Peza, à l’intérieur des terres, d’où vient cette cuvée produite par la Mediterra Winery, maison-jumelle de Creta Olympicos, fondée en 1973.

Au nez, comme en bouche, de bonnes doses de poire william, pomme cuite – ou plus précisément une brioche aux pommes, avec un peu d’épices… et un brin de bergamote et de pamplemousse rose. L’alcool est raisonnable, à 12,5%. Le vin est rond, expressif, avec peut-être un petit peu de sucre résiduel. Un ensemble assez bien tourné, qu’on boirait avec plaisir sur un poisson grillé à l’huile d’olive. Ou aussi à l’apéro, avec des olives et des amandes grillées. Sous un soleil chaud comme celui de la Crète.

Il n’y a pas à dire. Le vin, ça peut vous faire voyager.

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