Si vous vous demandez quel vin boire pour célébrer la fin de l’ère Bush et le début de l’ère Obama, en voici un qui incarnera la permanence des institutions, au-delà des personnes qui, pour le meilleur ou pour le pire, en sont dépositaires le temps d’un ou deux mandats. « Dubya » s’en va, mais la Maison-Blanche reste. Et bienvenue aux nouveaux propriétaires.
Pour trinquer à la santé des choses qui durent et à la fin des choses plus éphémères, rien de mieux, en ce jour de novembre, que le Château Maison Blanche, un excellent Montagne Saint-Émilion (une des appellations satellites de Saint-Émilion, dans la région bordelaise). Fait d’une majorité de merlot et d’une minorité de cabernet france – de vieilles vignes, dans les deux cas – il a les racines bien plantées dans la patience de son terroir.
Le vin, expliquent les propriétaires sur le site Internet de la maison, est fait de façon traditionnelle et plutôt naturelle, « notamment et entre autres, sans adjonction de levures, de bactéries, d’azote, de tannins, d’enzymes, de copeaux, d’acide tartrique (etc.) ; sans recours, non plus, à la thermo-régulation automatisée, à la concentration artificielle, au micro-bullage (etc.) ». Une façon très écolo, très « vieille Europe » – et donc pas très Bush – de faire les choses.
Même si l’actuel Château Maison Blanche date de 1835, le lieu possède un historique nettement plus long: les restes d’une voie romaine traversent toujours la propriété. L’empire est disparu, l’histoire continue.
Et, ce qui est encore mieux, le vin est bon. Très bon, même – et en prime, à un prix très raisonnable. (27,10$ à la Société des alcools du Québec)
Le Maison Blanche 2005 offre beaucoup de substance, avec de belles notes épicées. Un nez frais mais ferme et compact, des tannins jeunes et fermes, une belle concentration, signes d’un vin qui a de l’avenir devant lui. L’attaque a de la rondeur, le vin coule bien, montrant des éléments torréfiés, des éléments herbacés et de belles touches de cassis, avec un brin de tabac. Sérieux et bien fait, avec une vraie expression de son terroir. Et puisqu’il est fait pour durer, vous pourrez en mettre une ou deux bouteilles à la cave qui survivront longtemps à la présidence de Barack Obama, et probablement à celle de son successeur.
De l’authentique, du naturel, de la vision à long terme. Voilà ce qu’on souhaite trouver dans un(e) Maison Blanche.
Le vigneron en question, Nicolas Despagne, est également l’auteur d’un passionnant bouquin intitulé « Carnet de vendange », où il raconte la vendange 2005 avec passion et brio. A noter aussi que ce domaine de la rive droite est en conversion vers l’agriculture biologique et qu’une parcelle est conduite selon les préceptes de la biodynamie, pour donner la fabuleuse cuvée Louis Rapin.
Merci d’avoir mentionné le livre, qui avait effectivement attiré mon attention sur le site du Château. Il y a en effet un très beau travail de mise au naturel qui se passe chez les Despagne-Rapin. Je surveillerai la cuvée Louis Rapin.
[…] Un Cellier en Nouvelle-Zélande et en Australie En septembre, j’ai sauté mon tour, pour ce qui est des arrivages de la revue Cellier. Consacrée au millésime 2005, en particulier à Bordeaux, cette livraison de nouveaux produits a très bien fonctionné, à en juger par les étagères bien vides que j’ai aperçues dans les SAQ, peu après les arrivages. Mais de mon côté, j’avais déjà payé la portion restante des quelques crus de Bordeaux que j’avais achetés en primeur par le Courrier Vinicole. Et j’avais aussi l’oeil sur quelques autres châteaux déjà en vente avant les arrivages (comme ce Maison Blanche mentionné plus tôt cette semaine). […]
[…] à Barack Obama un peu de vin français pour varier un peu l’ordinaire de la Maison Blanche. J’aurais d’ailleurs un vin à lui suggérer, si l’envie de faire un tel cadeau lui prenait… Publié […]