Au Québec, les amateurs de vins nouveaux auront à faire vite, s’ils veulent déguster cette spécialité de novembre. En effet, un document laconique, sur le site affaires de la SAQ, souligne que les volumes seront sévèrement limités, cette année. 4 000 caisses seulement, alors que, selon une (vieille) nouvelle de Radio-Canada, on en commercialisait 10 fois plus en 1998.
Remarquez, les amateurs du genre se font plus rares: «Depuis plusieurs années, la SAQ constate un désintérêt de la clientèle québécoise pour ce type de vin, tendance qui s’est également confirmée dans le marché mondial», nous dit le document.
En fouillant pour trouver quelques statistiques, j’ai pu constater notamment que les ventes de Beaujolais nouveau en France ont baissé fortement, sur le marché intérieur français (voir la page 104 de ce document). Selon un article d’Eric Asimov, dans le NY Times, l’année dernière, le nouveau ne représente plus que 30% de la production régionale, contre 60% à la fin des années 80, tandis que les producteurs de crus de beaujolais se battent toujours pour faire valoir le sérieux de leurs vins, face à l’image si forte du vin facile à boire immédiatement.
Le marché asiatique semble se porter mieux, le Japon continuant de représenter des volumes impressionnants (le quart de toute la production de beaujolais nouveau est vendue là-bas). La France fonde aussi beaucoup d’espoir sur le marché chinois, tandis que la Corée ou Taiwan sont aussi des marchés en progression.
Mais à ce propos, une citation de Dominique Piron, vice-président de l’Inter Beaujolais, explique peut-être le ralentissement sur le marché québécois et français: « Ce sont des vins légers et fruités qui conviennent bien à ceux qui commencent à aimer le vin, et sur la Chine il y a beaucoup d’éducation à faire », expliquait-il en 2006. Le corollaire de cet énoncé, c’est que le goût de boire du beaujolais nouveau retombe à mesure que l’on fait son éducation au vin.
[…] Québec, comme on en avait déjà parlé sur ce blogue, le vin nouveau est carrément tombé en défaveur. La SAQ a importé trois beaujolais nouveaux et […]