Statistique Canada a publié hier des données intéressantes sur l’évolution de la consommation de bière, de vin et de spiritueux au pays, des données qui montrent encore une fois que le Québec, dans ce domaine comme dans bien d’autres, suit sa propre voie.
Dans l’ensemble du pays, la consommation de vin a continué de progresser de façon significative, au fil des dix dernières années. Si la bière est loin d’être détrônée, comme boisson alcoolisée des Canadiens/Canadiennes, le changement d’habitudes est significatif:
Les parts de marché des trois types de boissons alcoolisées ont évolué considérablement au cours de la dernière décennie. En 1997, la bière représentait 52 % de la valeur monétaire des ventes, les spiritueux, 27 %, et le vin, 21 %. En 2007, la part de la bière n’était plus que de 47 %, et celle des spiritueux était tombée pour passer à 25 %, tandis que celle du vin représentait 28 % du marché. Pour ce qui est du volume, de 2005-2006 à 2006-2007, la croissance des ventes de vin a nettement dépassé celle des ventes de bière et de spiritueux.
De 2006 à 2007, les Canadiens ont dépensé 9,5% de plus pour acheter 7,1% de plus de vin. À un moment où le dollar avait pris de la force, c’est signe que l’on en boit plus, et du meilleur.
Si le Québec avait déjà une longueur d’avance sur le reste du Canada, il y a dix ans, celle-ci est encore plus marquée aujourd’hui. En 2007, les Québécois ont acheté 34% de tout le vin vendu au Canada et 42% de tout le vin rouge. La consommation de vin par habitant s’élève à 20 litres par année, au Québec, contre 15 litres en moyenne au Canada.
En fouillant un peu plus les données, à l’aide des outils disponibles sur le site de Statistique Canada, on constate que, de 1998 à 2007, la consommation par habitant a progressé de 55% au Québec, contre une moyenne canadienne de 40% et contre 32% et 23% respectivement en Ontario et en Colombie-Britannique, pourtant les deux principales productrices canadiennes. La progression des profits de la SAQ a donc certainement une base dans cette augmentation rapide et soutenue – et pas seulement dans la voracité tant discutée de l’État-actionnaire.
On est encore loin de la cinquantaine de litres par habitant consommée en France, mais la tendance est (du point de vue des amateurs de vin, en tout cas) tout à fait réjouissante. Alors qu’en France, justement, ça baisse…
[…] du palmarès avec 8,40% de parts de marché. Une façon de plus de démontrer que le Québec est une société distincte du vin en Amérique du […]