Bercé par le muscat

Vendredi soir dernier, j’étais, à la fin d’une longue semaine et d’une longue journée, passablement crevé et en besoin d’un petit réconfortant. Je regardais quelques nouvelles bouteilles, sans rien trouver qui me convenait. Ce n’était pas un soir pour du jamais dégusté, pour de la découverte et de la curiosité.

Non, ce qu’il me fallait, c’était du connu et du réjouissant. Un vin dans lequel je pourrais retomber comme on se laisse bercer dans un hamac, sous les arbres, par un bel après-midi d’été.

En passant à la cave, je suis tombé immédiatement sur une bouteille de Muscat Petite Fleur 2006, du Domaine Julien Meyer, à Nothalten, en Alsace. Aucune raison de chercher plus loin.

Parmi tous les vins blancs, le parfum du muscat est certainement un des plus envoûtants du monde. Un parfum unique, débordant de fruit, immédiatement reconnaissable une fois qu’on y a mis le nez. Qu’il s’agisse des liquoreux de Samos, des vins doux naturels de Rivesaltes, des muscats secs ou demi-secs du Valais, ou du muscat Vin de Glacière de Bonny Doon, ou bien sûr, des alsaciens comme Meyer, c’est avec un vrai bonheur qu’on retrouve cet arôme si précis, généralement sur un mode sucré, mais parfois aussi sur des vins secs et tout aussi parfumés.

Patrick Meyer, responsable du domaine qui porte le nom du paternel, vigneron d’une rigueur exceptionnelle favorisant avec des résultats saisissants de netteté et de précision la biodynamie et, du coup, l’expression pure du terroir et des cépages, fabrique ce Petite fleur en vin sec, ce qui crée un équilibre remarquable entre le fruit si abondant et si expressif, d’une part, et la netteté et la fraîcheur, d’autre part.

Clair, couleur paille avec de petits reflets verts, le vin exprime un superbe parfum d’abricot, avec une petite touche d’amande et la signature très pure du muscat. En bouche s’ajoutent quelques petites notes d’orange mandarine et un peu d’amande, sur un ensemble très droit, très précis et très rafraîchissant. Léger en bouche, il a quand même une belle longueur, avec beaucoup d’élégance et de finesse.

Je ne suis pas seul à penser tant de bien du muscat de Patrick Meyer. Les amis à qui j’en ai fait goûter m’en réclament régulièrement d’autre. Et il y a aussi ce sommelier parisien qui a écrit une note de dégustation superbe et précise, à propos du millésime 2004. Ces jours-ci, Insolite Importation en a reçu quelques dizaines de caisse pour l’été. De quoi se faire bien plaisir sous le soleil qui réchauffe doucement l’atmosphère et qui promet de belles fins de journée à se faire bercer, avec ou sans hamac, par des vins aussi vibrants que cette Petite fleur si raffinée et pourtant si brillante et colorée.

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