Qu’est-ce que je bois, là? Du bonarda?

En allant chercher deux bouteilles de cabernet franc pour ma participation à un blogue collectif appelé le Wine Blogging Wednesday, je suis tombé par hasard sur une bouteille de bonarda argentin de Bodega Lurton, la part argentine des aventures mondiales de Jacques et François Lurton. (Côté cabernet franc, j’avais choisi un Chinon Cuvée Thélème 2003 d’Alain Lorieux, tout à fait exemplaire et bien caractérisé, d’un équilibre surprenant pour une année si chaude, importé par les amis de chez Rézin. Les détails de la dégustation – en anglais, pour le moment – ici)

Du bonarquoi, dites-vous? Pour tout vous dire, avant d’avoir fait quelques brèves recherches sur les vins du Piémont, récemment, je n’avais jamais même vu le nom.

Les Lurton, sur leur site, signalent que le cépage est d’origine piémontaise, où il donne des vins de type « beaujolais », mais qu’il s’exprime « différemment » en Argentine, c’est-à-dire sur un mode « souple, fruité, facile à boire et désaltérant ». (Je suis mêlé, là… c’est pas une description de beaujolais, ça? entéka).

Le vin, de style moderne, a en effet une acidité assez rafraîchissante, un fruit agréable, un peu bleuet, un brin d’épice. Souple, fruité, facile à boire, désaltérant, comme ils disent. Très bon avec une petite pizza. Un peu comme le serait un dolcetto…

D’ailleurs, on peut presque se demander si le bonarda n’est pas, justement, du dolcetto. Selon certains ampélographes (ceux qui identifient les différents cépages et leurs caractéristiques botaniques et génétiques), le bonarda serait le même cépage que le dolcetto (voyez ici). Ce qui voudrait dire – tenez-vous bien – qu’il ne serait pas du bonarda italien.

Selon l’Oxford Companion to Wine de Jancis Robinson, trois cépages différents portent le nom de bonarda: un premier dans la région d’Oltrepo pavese (qui serait du croatina), un autre dans les régions du novara et des collines de Vercelli (qui serait cette fois de l’uva rara), et finalement, du bonarda piemontese – du bonarda, pour une fois – qui est presque abandonné. Tandis que le bonarda argentin, abondamment planté, serait possiblement du charbono, un cépage qui pourrait être, selon qu’on est en Californie ou en Italie, du corbeau ou du dolcetto. Ou peut-être pas.

Vous me suivez toujours? Sinon, c’est pas grave. Les Lurton non plus n’ont pas tout à fait suivi ces nuances ampélographiques. Ce qui ne les empêche pas d’avoir fait un vin plutôt sympathique.

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