J’avais été très séduit par le chambolle-musigny 2001 de Patrice Rion, à l’origine, il y a peut-être trois ans, quand je l’avais dégusté tout fringant, en jeunesse, intensément aromatique et fruité. Bien du plaisir à boire. «Un peu cochon», m’avait même dit Jean-Sébastien, un bon ami sommelier.
Un peu trop, peut-être. La séduction facile n’est pas nécessairement un gage de durée.
Ce soir, c’était la Saint-Valentin. Le côté séduisant du Rion me semblait assez approprié merci.
Il y en avait encore, de la séduction, mais mettons qu’avec quelques années de plus, le maquillage paraissait un peu plus.
Au nez, de la violette, de la cerise confiturée, un peu de cèdre, des côtés toastés venant vraisemblablement de la barrique. En bouche, un petit côté tabac par-dessus la confiture, une acidité bien présente, et des tannins franchement secs en finale. Avec le poulet rôti, ça passait bien, mais en y regoûtant tout seul, un peu plus tard ce soir, le vin semblait avoir un petit côté creux, au milieu. Il n’avait pas beaucoup de conversation.
Mon impression? On a tiré un peu fort sur cette cuvée, dont les raisins sont fournis à la maison par trois ou quatre vignerons, afin qu’elle paraisse bien. Pas mal de bois, une vinification rehaussant le fruit, ce qui va bien en jeunesse, mais qui peut s’effriter quelque peu avec le temps. Comme preuve que les vins qui en mettent plein la vue en jeunesse ne sont pas toujours garants d’un potentiel de vieillissement élevé, je verrais difficilement mieux.
Je ne dis pas que c’était un mauvais vin. Il montrait simplement ses limites plus clairement que je ne l’aurais cru. Reste à voir ce que des cuvées mieux sélectionnées de ce M. Rion auraient à montrer, avec le temps.
pareil: décidemment le Chambolle Musigny 2001 qui était si bn dans sa jeunesse ne laisse, 8 ans après, guère plus que de l’acidité et des tanins un peu secs…déception
Visiblement, il y a des vins qui sont travaillés pour impressionner en jeunesse – je serais tenté de dire maquillé. J’ai eu une expérience similaire avec Le Pigeonnier 1999, une « super » cuvée de Cahors qui avait reçu un 95 de Parker, mais qui n’est plus, aujourd’hui, qu’un tas de bois et de tannin sans saveur et sans plaisir. Méfiez-vous de ceux qui cherchent trop à impressionner.