J’ai beaucoup aimé et beaucoup apprécié, au fil de trois ou quatre écoutes partielles ou complètes, le célèbre et controversé documentaire de Jonathan Nossiter, Mondovino. Je songe à m’acheter le DVD, d’ailleurs – mieux vaut tard que jamais.
Incendiaire par moments, le film sait également être sensible et toujours perspicace. S’il a autant soulevé les passions, c’est vraisemblablement parce qu’il a bien lu les lignes de fracture entre deux grandes visions du vin qui s’affrontent, même si cet affrontement est loin d’être dépourvu de zones grises et de nuances, dans le film comme dans la réalité.
La résonance du film a certainement été vue autour de la fin de l’association entre Michel Rolland et Château Kirwan, l’année dernière. Dans Mondovino, Michael Broadbent livre une superbe analyse des limites de l’intervention de Rolland à Kirwan (il fait un pomerol en margaux, ce qui contredit la nature du vin, explique-t-il en gros), une analyse que les propriétaires ont semblé reprendre à demi-mot, en disant qu’après le départ de Rolland, ils chercheraient à faire un vin plus conforme à la nature de leur terroir…
Enfin. J’en dirais plus, mais j’ai relu aujourd’hui une excellente analyse du film par Nicolas Renaud, sur le site de la revue québécoise Hors Champ. Un texte très approfondi, répondant à bien des questions entourant le film – avec même quelques remarques très intéressantes sur la présence constante des chiens, à toutes les étapes du périple de Nossiter et cie. Une lecture très recommandable.
Le site regorge d’articles intéressants, comme cette entrevue avec mon bon ami Antoine Robitaille, qui a fait un tour fascinant du monde déroutant de la post-humanité, décortiqué dans son essai Le nouvel homme nouveau. Parions que le post-humain préférerait le vin « supérieur » obtenu par les bons soins des techniques de l’oenologie moderne.
Je crois que je vais aller me prendre un petit verre de vin bio…
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