Depuis plusieurs années, des vins comme le Château Chasse-Spleen m’ont fait penser, comme plusieurs autres amateurs le découvrent, que les blancs de Bordeaux sont grandement sous-estimés. À prix fort raisonnable (une qualité des domaines de Claire Villars, c’est de ne pas pousser trop fort sur le terroir-caisse), le Chasse-Spleen m’a donné bien du plaisir, après quelques années de vieillissement. Un 1997, bu il y a deux ou trois ans, un 2000 bu l’année dernière et deux ou trois autres bouteilles qui avaient pris leur temps ont livré des arômes riches et complexes, un vin équilibré, sur une robe d’un doré élégant.
La clef, ici, c’est peut-être le temps. J’ai bu en deux temps, hier et aujourd’hui, un 2005 qui m’a fait penser à ces Bordeaux rouges à l’âge « ingrat », entre la jeunesse et la maturité, quand les arômes se ferment et que le vin hésite à se révéler. Au nez, des arômes de sauvignon blanc surtout (difficile de savoir l’encépagement – même le site officiel de Chasse-Spleen ne parle pas du blanc), un côté boisé assez présent, un caractère assez mûr, mais rien de très précis à dire au-delà de ça. Même ouvert 24h, il n’a pas ajouté grand chose.
La concentration est bonne et, en mangeant, le vin ne se laisse pas bousculer, même avec une bouchée de sauce tomate. Mais il est très, très réservé.
J’en remets une bouteille à la cave. On s’en reparle dans cinq ans?
Merci pour ce commentaire qui m’a fait basculer : ayant envie de mettre des Chasse-Spleen 2005 Rouge dans ma cave j’en ai profité pour prendre 6 Blancs au passage, et j’attends vivement votre nouvelle dégustation en 2012!
On se donne donc rendez-vous dans deux ans et des poussières. Santé!