Lu sur le site de la revue britannique Decanter: le négociant bordelais Cordier Mestrezat a mis en vente un produit appelé Tandem, un vin de Bordeaux embouteillé (si c’est le mot) en TetraPak, avec une paille spéciale dotée de quatre trous, afin que l’impression sur la langue se rapproche supposément de celle éprouvée quand on boit au verre. Le produit est présentement testé dans les supermarchés de Belgique et il doit être mis en marché l’annnée prochaine en France et au Canada.
Mettons que je ne suis pas convaincu.
J’ai déjà écrit, sur ce blogue, à propos des contenants alternatifs et de leurs mérites – comme le bag-in-box qui offre une bonne conservation et où l’on peut même retrouver de l’excellent vin bio. Je maintiens que c’est une bonne idée.
Ici, ce qui me semble manquer, c’est l’expérience sensorielle complète liée à la dégustation. Une boîte et une paille, ça enlève les couleurs et les arômes. Il ne reste qu’une gorgée vite avalée. En prime, en sachant que le marketing d’un tel objet vise une jeune clientèle, je ne peux m’empêcher de me rappeler comment certains amis, du temps de notre adolescence, buvaient leurs boissons à la paille pour que l’alcool fasse plus d’effet. Comme façon d’envisager le vin, on est loin du produit de luxe ou de l’éloge de la qualité.
J’ai plus l’impression de voir quelque chose de similaire à cette façon qu’on a de dire, à l’école, qu’il faut simplifier, réduire la charge de travail des élèves, parce que « les jeunes d’aujourd’hui », que voulez-vous… Au lieu de montrer les nuances, la finesse et la subtilité, on réduit au plus petit dénominateur commun. C’est une démarche que je n’achète pas.
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